Les Egyptiens seront conviés dans trois mois à élire le nouveau chef de l'Etat. Selon des milieux proches du conseil militaire, l'enregistrement des candidatures s'ouvrira au mois d'avril prochain. Le retrait des deux démocrates Mohamed El-Baradeï et Ayman Nour a ouvert grand les portes aux islamistes afin de joindre l'utile à l'agréable et s'accaparer du fauteuil du «raïs». D'autres noms circulent pour la présidence égyptienne : Amr Moussa, l'ex-secrétaire général de la ligue Arabe, son successeur Nabil Al-Arabi ainsi que Hassan Mansour qui a occupé le fauteuil de ministre de l'Information à l'époque d'Anouar Essadate. Il est de même pour Boutheina Kamel, la seule femme à s'être déclarée candidate. Cette ancienne journaliste est connue pour ses critiques envers le Conseil suprême des forces armées. Plusieurs autres figures de la place Tahrir ont fait également part de leur intention de participer à la présidentielle. C'est le cas de Hamdeen Sabahi, fondateur d'Al-Karama, parti à tendance nassérienne, et ancien député socialiste de l'opposition et membre de l'Association nationale pour le changement. Ces personnalités ne sont pas en mesure de barrer la route de la présidence aux candidats islamistes. Les islamistes, grands vainqueurs des dernières élections parlementaires, semblent favoris pour accéder au fauteuil de la présidence. Le nom de Hazam Salah Ismail, le leader salafiste, circule déjà dans les couloirs du Parlement et dans les milieux politiques. Il pourrait être le futur président d'Egypte. Selon des sources dignes de foi, cet islamiste radical jouit d'une très forte popularité par sa fermeté concernant l'interdiction de l'alcool, des jeux d'argent, et à la suppression des accords de Camp David. L'autre candidat islamiste, Abdel-Moneim Aboul Foutouh, qui a été emprisonné à plusieurs reprises sous le régime de Moubarak est également pressenti au poste de président. Les Frères musulmans avaient annoncé qu'ils ne présenterait pas de candidat. Cela serait un plus pour Hazam Salah Ismail. Selon des milieux politiques, même le conseil militaire est favorable à l'investiture du candidat des salafistes, la deuxième force politique actuelle en Egypte.