Les saisies de drogue en zones urbaines se comptent désormais en tonnes alors que de telles quantités étaient constatées seulement en zones frontalières ou lors des prises sur les axes routiers en considérant que notre pays n'est qu'une zone de transit. En effet, le bilan annuel de la Sûreté nationale en la matière est inquiétant à plus d'un titre. Selon la cellule de communication de la direction générale de la cette institution, les différents services sur le terrain ont enregistré de janvier à décembre 2011, des prises de drogue de 1,38 tonne de résine de cannabis, 2,153 kilogrammes d'héroïne, 8,357 kg de cocaïne et 5,7 grammes de crack ainsi que près de 161 000 comprimés de psychotropes. D'une part, ce phénomène de détention, de commercialisation, de consommation et de trafic de drogue inquiète en matière de quantités importantes qui tentent d'inonder le marché national notamment pour ce qui est du kif marocain, d''autre part, ces drogues dures (cocaïne, héroïne et crack), généralement rares dans le milieu délinquant de notre pays, commencent eux aussi à gagner du terrain. Leurs saisies ne se comptent plus en grammes mais en kilogrammes détenus et commercialisés notamment pas des immigrants clandestins de nationalités africaines et saisis pour la plupart dans des quartiers des riches délinquants, car, faut-il le noter, leurs prix restent loin de la portée des consommateurs les moins aisés. A titre indicatif, la Sûreté nationale a compté durant l'année écoulée, en matière de détention et usage de stupéfiants et psychotropes, 1 397 affaires dont 985 affaires liées au cannabis, 404 affaires de produits psychotropes, trois affaires liées au trafic international et à la commercialisation d'héroïne et cinq liées au trafic international de cocaïne. A souligner, que le trafic des deux dernières substances est qualifié d'international indiquant à la fois que sa provenance est un pays étranger et dans certains cas sa destination est également un pays autre que l'Algérie. A signaler que certains immigrants clandestins utilisent cette drogue «prestigieuse» pour payer leurs passeurs vers des pays européens. Cette théorie défendue dans plusieurs affaires de saisie, rassure en quelque sorte en indiquant que les quantités saisies n'étaient pas destinées à la consommation locale mais n'exclut pas totalement cette seconde théorie. Par ailleurs, pour ce qui est de la détention et usage de stupéfiants en général dans les milieux de la délinquance, les services de police ont traité 3 208 affaires dont 2 880 liées au cannabis, 312 concernant les produits psychotropes, 9 d'héroïne, cinq de cocaïne et deux de crack. Ceci, confirme, encore une fois que le kif traité demeure la substance la plus répandue dans le marché de la consommation et de trafic. En somme, les services de la DGSN ont traité, au titre de l'année écoulée, 4 606 affaires, impliquant 6 155 personnes parmi lesquelles 5 158 ont été placées en détention provisoire, contre 3 417 affaires durant l'année 2010. En matière de lutte contre le phénomène de la drogue qui envahit la société, la Sûreté nationale a mis en exergue les résultats positifs réalisés par ces 13 brigades canines relevant de la direction des unités républicaines de sécurité mises en contribution dans cette lutte. Ces groupes cynophiles ont, en effet, permis au cours de la même année, la détection et la récupération de 22, 623 kilogrammes de résine de cannabis et 81,291 kilogrammes durant l'année 2010.