Le retour de l'enfant du club, Chaâbane Merzekane accompagné de son coéquipier et non moins connu «Sim» pour les intimes, à savoir Abdelmalek Mezedjri n'est sûrement pas étranger à ce sursaut d'orgueil de l'équipe du NAHD lors des derniers matchs. Merzekane a accepté dans cet entretien de nous parler de son retour, du travail qu'il a accompli, mais aussi de ses ambitions pour rendre à son club de toujours son lustre d'antan. La Nouvelle République : Le NAHD vient de remporter son premier derby de la saison devant l'USM El-Harrach sur le score de 2 buts à 0. Malgré ce succès, votre équipe occupe toujours la dernière place du classement, mais elle n'est désormais plus qu'à quatre points du premier non relégable. Que vous inspire ce résultat ? Chaâbane Merzekane : Il faut savoir que ma venue ne s'est officialisée que deux jours seulement avant le match face à l'ES Sétif. Depuis, j'ai toujours tenu un discours franc avec les joueurs. C'est une question de confiance. Les joueurs me font confiance et j'ai leur entière confiance. Ce n'est pas comme lors de la phase aller, il y avait pas mal de problèmes, où on a même entendu des histoires de joueurs qui levaient le pied. L'équipe était démoralisée, divisée. On a su faire un travail psychologique en remettant l'équipe en confiance. Par ailleurs, le NAHD aujourd'hui, est revenu à Zioui, où l'on dispose d'une infirmerie. Le médecin est présent, le kiné aussi. On a voulu donner les moyens humains d'abord pour pouvoir préparer l'équipe plus sereinement. Ceux qui ont vu vos derniers matchs affirment, qu'en plus de l'amélioration des résultats, l'équipe a progressé au niveau du jeu et de la combativité des joueurs sur le terrain. Sur quoi avez-vous insisté depuis votre prise en main de l'équipe ? Vous savez, on dit souvent qu'une équipe reflète l'image de son entraîneur. Le football c'est toujours une bataille sur le terrain. Avant la technique ou même le côté physique, il faut gagner les duels. Souvent, on répète que pour gagner un match, il faut gagner les duels. On a aussi fait une petite analyse technique de l'équipe après avoir vu son potentiel et on a adopté un mode d'entraînement qui a été bénéfique pour nous. Les séances d'entraînement se déroulent dans une ambiance très sereine et très décontractée. On a créé un cadre idéal où les joueurs travaillent dans la joie. Les joueurs ne viennent plus avec le sentiment de faire une corvée, comme ce fut le cas par le passé. La meilleure preuve est que les joueurs m'appellent pour venir s'entraîner. Après le match d'El-Harrach, j'avais accordé deux jours de repos aux joueurs, Benyahia m'a appelé pour venir s'entraîner. Il a été pris en charge par Mezedjri. Mieux, les joueurs, qui ne peuvent pas s'entraîner le matin avec le groupe afin de régler quelque affaires, peuvent le faire l'après-midi, car on est disponible au stade Zioui de 9h à 22h. En résumé, quand la confiance règne ça finit toujours par marcher. Ne regrettez-vous pas d'être venu au club en retard ? Comme vous me connaissez, je n'ai jamais regretté quoique ce soit. Il n'y a pas aussi un bon moment et un mauvais moment. Il y le travail et la touche d'entraîneur. Ce qu'il va apporter, même s'il n'arrive pas à atteindre son objectif. Avant que je ne vienne, le maintien était du domaine de l'impossible. Maintenant, on a réussi à redonner l'espoir aux Husseindéens. On leur a prouvé qu'avec le travail, on peut atteindre notre objectif. Il faudra continuer dans cette voie. Quelle est votre évaluation des chances de maintien du NAHD par rapport aux équipes que vous allez affronter directement pour la course au maintien ? Ecoutez, le maintien n'a rien à voir dans le fait de recevoir ou jouer à l'extérieur. Il est révolu le temps où quand tu joues à domicile, tu gagnes et lorsque tu joues à l'extérieur, tu fais match nul. Mais moi je dis, quand l'équipe est bien préparée et qu'elle a des ambitions et que ses joueurs sont animés de bonne volonté, on peut faire de bons résultats à domicile et à l'extérieur. Et en plus, le NAHD joue toujours à l'extérieur. C'est pour ça qu'on demande à revenir au stade Zioui. D'un autre côté, pourquoi, on nous enlève ce droit, alors qu'aucune équipe n'a son propre stade, ils appartiennent tous à l'Etat ? Vous avez parlé récemment du projet du stade de Caroubier, qui existait du temps du Gouvernorat d'Alger de Chérif Rahmani, l'actuel ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Comme vous avez aussi évoqué le projet, qui devrait toucher le vieux stade Bensiam. Qu'en est-il au juste de ces deux chantiers ? Les projets sont toujours au stade de projets. On est en train de préparer un dossier qu'on devra déposer à qui de droit. Je ne vois pas pourquoi le NAHD ne peut pas avoir son propre stade. On peut toujours rénover le stade Zioui avec 12 000 places et des sorties, mais cela va coûter très chère vu l'emplacement du stade avec la Daïra, le lycée et le CEM. Mais j'ai toujours dit que l'avenir du NAHD, c'est le projet du stade Caroubier. On peut facilement construire un stade de 15 000 places à l'extérieur de la ville est qui reste très accessible le tramway. D'un autre côté, on n'arrive pas à comprendre pourquoi on est bien entrain de construire un stade à Tizi Ouzou, alors qu'il y a déjà un stade de 30 000. Pareil à Oran, alors qu'il déjà le stade de Zabana et Bouakeul. Pourquoi on ne veut pas faire un stade à Hussein Dey ? Le NAHD est une école et il a toujours donné pour le football algérien. La preuve, depuis que le club ne forme plus, l'équipe nationale est issue des joueurs immigrés. A moins, qu'on ne veut plus de la formation et on veut tuer les clubs formateurs comme le RCK ou le NAHD. Pour le stade de Bensiam, le NAHD l'exploite depuis de longues années mais sans les papiers. On espère à régler ce problème et en faire un petit centre de formation, en même temps investir pour que le club puisse avoir ses propres revenus. Certains supporters du club affirment que le salut de l'équipe passe impérativement par l'implication de ses enfants. Qu'en pensez-vous ? Il y a enfants de club et enfants de club. Madjer est Merzekane sont différents. Madjer a passé toute sa carrière au NAHD, il dit qu'il aime le Mouloudia. Merzekane, lui, aime le NAHD. Loin de moi, l'idée de blesser Mustapha, qui est un bon ami à moi, mais c'est la vérité. J'ai aussi dit, à propos d'Ighil, qui est aussi un ami, qu'il pouvait à son époque, faire beaucoup pour le club en construisant un centre de formation, un hôtel, mais, il avait privilégié les résultats parce que le NAHD n'avait pas pris beaucoup de titres. Mais pour moi, s'il avait bâti le club, on serait peut-être aujourd'hui en train de jouer le titre. Ce que j'ai remarqué, c'est que depuis que Merzekane est revenu, les anciens parlent. Personne pourtant n'avait dit un seul mot lorsque Medjahed et Hammouche étaient là. Comment interpréter les propos d'un ancien qui a dit, ils préfèrent ramener leur entraîneur pour lui acheter les matchs. En tout cas, moi quand j'ai quitté le club, j'ai créé une école de football ainsi que la section football féminine. J'aidais le club de loin. Mon passé, tout le monde le connaît à Hussein Dey. J'ai fait dix ans de formation, en travaillant douze ans à l'est du pays, ponctués par huit accessions. Le club m'a formé en tant que joueur et entraîneur et je remercie le club pour ça. Et quand le NAHD avait besoin de moi dans les moments difficiles, j'ai répondu présent. Il paraît que vous avez refusé de signer un contrat de longue durée. Est-ce que cela veut dire que vous voulez attendre la fin de saison pour voir plus clair ou que vous êtes partant pour un projet ? Les gens qui sont à la tête du NAHD étaient peut-être mal conseillés. Ils disaient, il est travailleur, mais il difficile de caractère. Mais ils m'ont demandé un contrat plus long que j'avais refusé. Je leur ai dit que peut-être ma vision des choses est différente de la vôtre, on travaillera ensemble après, on verra. J'ai voulu leur donner le temps qu'ils voient ce que je pouvais apporter au club. Les dirigeants sont tout le temps avec moi et ils voient le travail qu'on est en train de réaliser sur tous les plans. Le fait qu'on a réussi à remettre le NAHD au stade Zioui, qui est son environnement naturel, est une victoire en soi. A voir n Canal + sport : Manchester United – Athletic Bilbao à 20h55 n Al jazeera sport + 2 : Valencia – Psv à 21h