Rentré au pays après 22 ans passés en Libye, où il exerçait le métier d'entraîneur, Abdelmalek Mezedjri s'est retrempé très vite dans l'ambiance des terrains algériens. En effet, l'ancien joueur des années soixante-dix occupe, aujourd'hui, le poste de directeur technique des jeunes du NA Hussein Dey, où il essaye de veiller à ce que le club qui s'est révélé être le premier pourvoyeur des sélections nationales de football puisse toujours le rester pour les années à venir. Natif de la ville de Skikda, véritable berceau des joueurs de talents à l'image du défunt Draoui ou encore Naïm, Abdelmalek Mezedjri a réussi à s'illustrer sous les couleurs de son club avant d'opter pour la formation de Koléa. A dix neuf, il a décidé de rallier Alger et le grand CR Belouizdad. Au côté de Lalmas, Achour et autre Kalem, il a même réussi à remporter le titre de champion en plus du titre champion maghrébin. Après une saison avec le Chabab, l'ailier droit, opte pour le NA Hussein Dey. Malgré la rude concurrence de l'époque, Abdelmalek Mezedjri est parvenu à s'imposer comme titulaire à part entière. Il prendra part à la finale de la Coupe d'Afrique des vainqueurs perdue face à l'équipe guinéenne de Horaya Conakry. Il mettra fin à sa carrière en 1980. Mais lorsqu'il évoque la passé, le joueur le fait toujours avec un point de regret : «Vous savez le NAHD était le premier club professionnel avec Air Algérie. De grands entraîneurs européens sont passés par le club à l'image de l'anglais Reynold, Vernier, Snella. Je n'oublie pas aussi Amar Boudissa et le regretté Abdelkader Bahmane. C'est tous ces entraîneurs qui nous ont inculqué la base du football», dira-t-il. 22 ans en Libye et beaucoup d'estime Reconverti entraîneur, Abdelmalek Mezedjri a choisi en 1990 la Libye pour mettre toutes ses connaissances acquises au fil des années en tant que joueur, puis comme entraîneur à l'œuvre. Son premier club c'était Yermouk. Avec ce dernier, il reste trois ans et parvient à hisser le club en première division. Il était peut être loin de s'imaginer, à l'époque, qu'il allait rester si longtemps en Libye avec des passages remarqués à Nadi El-Madina, Nadi Wihda, Swihli Mesrata, Olympique Zaouia, Nedjma Benghazi, Nadi El-Mouroudj pour ne citer que ceux-là. En effet, il a passé 22 ans et connu pas moins de 17 formations différentes. Abdelmalek Mezedjri a réussi à forcer le respect de tous. Même après son retour en Algérie après les événements qui ont débuté en février 2011, l'entraîneur a gardé des contacts avec certains clubs. De son expérience, il dira : «Je crois que j'ai une bonne expérience, surtout quand on travaille des entraîneurs de renom comme l'Italien Francesco Scoglio ou encore l'Argentin, Carlos Bilardo. Ce dernier, même s'il était le sélectionneur national, n'hésitait pas à prendre attache directement avec les entraîneurs afin connaître le moindre détail sur le joueur qui s'apprêtait à sélectionner. Il avait ainsi réussi à établir une véritable relation entre lui et les autres coachs.» «Les joueurs algériens jouent au ballon mais pas au football» Aussitôt revenu au pays au mois d'avril dernier, Mezedjri s'est vu confier la direction technique des jeunes du NA Hussein Dey, son ancien club. Les retrouvailles avec le football algérien même s'ils sont bien passées, n'ont pas empêché l'ancien n°7 de faire un constat sans concession : «Les joueurs actuels accusent beaucoup de lacunes dans le domaine technico-tactique. Ils jouent plus sur leurs propres qualités qu'autre chose, mais restent très limités sur le plan tactique. Le joueur ne sait pas quand il devrait jouer en attaque placée ou lorsque il devrait évoluer en position d'attaque rapide. Il joue, un point c'est tout. Il n'a pas la moindre idée de la lecture de jeu. Dans le football d'aujourd'hui, les joueurs jouent au ballon mais pas au football», regrette-t-il. Il préconise des entraîneurs de haut niveau pour les jeunes catégories Le DTS des jeunes du NAHD reconnaît que beaucoup de choses ont changé dans le football algérien. Il y a plus de talents qu'auparavant avec la disparition des terrains vagues, qui ont formé des milliers de joueurs. «Les clubs de notre temps faisaient aussi jouer les jeunes. Plus d'une fois, on a vu des joueurs âgé d'à peine 17 ans évoluer en seniors. Cela ne se fait plus de nos jours. Il faut une prise en charge réelle des jeunes avant cet âge, car c'est là que le joueur est perfectible. L'autre souci qui se pose c'est le manque d'espace pour s'entraîner, en plus de l'absence de moyens pédagogique, précise-t-il. «Souvent les jeunes catégories sont obligées de partager le terrain en quatre pour travailler», déplore-t-il. Mais le plus urgent, selon lui, est de mettre des entraîneurs de haut niveau au niveau des jeunes catégories et créer de véritable écoles de football. «Car ce n'est sûrement pas avec un survêtement et un ballon, qu'on l'on peut dire qu'on possède une école», précise-t-il. Peiné par la mauvaise passe de l'équipe Toujours attentif aux résultats de l'équipe fanion, Abdelmalek Mezedjri est très peiné par la mauvaise passe que traverse le NAHD aujourd'hui. En effet avec aucun match remporté en quinze journées, le club est aujourd'hui plus proche de la Ligue 2 que du maintien. «C'est une situation extrêmement difficile que travaille actuellement l'équipe et ce, malgré les moyens mis par le président Mahfoud Ould Zmirli. Je sais que la mission s'annonce extrêmement difficile, mais j'espère que les joueurs puissent relever le défi lors de la phase retour et parviennent à se maintenir en Ligue 1», souhaite-t-il. Il y a toujours du potentiel dans les jeunes catégories du NAHD Plus proche que jamais des jeunes, l'ancien ailier droit du club des «Sang et Or» trouve toujours du plaisir à travailler avec les petites catégories, malgré les difficultés du quotidien. Mezedjri estime que le NAHD possède toujours un réservoir de jeunes capables d'apporter un plus à l'équipe dans un avenir proche pour peu qu'on prenne soin d'eux. Il cite même les jeunes Boudjader et Kedideh comme des éléments capables de rendre service à l'équipe senior. Abdelmalek Mezedjri a, par ailleurs, initié cette saison la mise en place d'une sélection composée de deux catégories cadettes et deux autres catégories juniors. Avec un effectif qui avoisine les 20 joueurs, le DTS perfectionne les joueurs sur le plan technico-tactique à raison d'une séance d'entraînement par semaine. Motivé pour prendre en main une équipe Même s'il occupe, aujourd'hui, le poste de DTS des jeunes au NAHD, l'entraîneur qu'il est ne manque pas de motivation. Il ambitionne de prendre en main une équipe. A la question de savoir s'il n'y avait pas une contradiction dans les propos dans lesquels il proposait de grands entraîneurs pour les jeunes catégories et son envie de prendre en main une équipe senior, il répondra par la négation : «Vous savez, j'ai un diplôme d'entraîneur FIFA, j'ai fait des stages en France et en Italie. Quand j'étais joueur j'étais entraîné par les Vernier, Snella, Boudissa et Abdelkader, pour ne citer que ceux là. Il est légitime que j'ambitionne de driver une équipe. Je le fais surtout par ambition, car j'estime que je suis capable d'apporter un plus», conclut-il. Certains le verraient bien au NAHD, ou même dans un autre club. Et ce n'est sûrement pas l'expérience qui lui manque pour relever un tel défi. 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