Selon un rapport établi par la commission internationale d'enquête, soixante civils seulement ont été tués et cinquante-cinq autres blessés lors des raids effectués par l'Otan en 2011. Malgré ce rapport, les experts de l'ONU recommandent un supplément d'enquête en Libye, précisant qu'ils n'ont examiné que 20 raids sur les 9 600 menés en Libye. En effet, contrairement aux déclarations de plusieurs organisations et de certains pays indiquant que l'Otan a tué plusieurs civils en Libye, le rapport de la commission n'a parlé que d'une centaine de victimes. En réponse à ce rapport, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU dit n'avoir pas «reçu suffisamment d'informations pour vérifier les faits de manière indépendante». L'Otan a indiqué avoir «pris toutes les précautions nécessaires pour protéger les civils. Pour clarifier les choses, les experts de l'ONU ont insisté sur un complément d'enquête tout en précisent avoir examiné 20 raids de l'Otan sur les 9 600 menés dans le pays. Outre les cinq raids meurtriers, la Commission en recense deux autres qui ont endommagé des infrastructures civiles, sans qu'aucune cible militaire n'ait pu être identifiée. Le rapport accorde tout de même un satisfecit à l'Otan, qui a «mené une campagne très précise avec une détermination notable pour éviter les pertes civiles». Le rapport final souligne en outre que le régime de Kadhafi a déformé les bilans des pertes dues à l'Otan. «Plusieurs accusations contre l'Otan examinée par la Commission étaient soit exagérées, soit une tentative délibérée de désinformation», fustigent les experts. Des troupes du régime auraient notamment transporté des cadavres d'enfants depuis une morgue vers le site d'un raid de l'Otan, selon un rapport jugé «crédible». Le juge canadien Philippe Kirsch, président de la Commission, a par ailleurs l'intention de remettre «une liste confidentielle» de personnes impliquées dans des «crimes ou des violations de droits de l'Homme» au Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. Cette liste sera ensuite remise aux autorités internationales. La porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu, s'est «félicitée» des conclusions de l'ONU. «Nous avons fait tout notre possible pour minimiser les risques pour les civils, mais dans une campagne militaire complexe, le risque ne peut pas être réduit à zéro», a-t-elle assuré. La Russie, elle, s'est montrée plus critique. Maria Khodinskaïa-Golenichtcheva, membre de la mission russe de l'ONU à Genève, a ainsi affirmé que le rapport ignorait les pertes civiles, notamment parmi des enfants et des journalistes libyens et estimé que «de nombreuses violations des règles du droit international et des droits de l'homme avaient été commises pendant la campagne de l'Otan». Ce n'est pas la première fois que la Russie accuse l'Otan d'avoir non seulement tué des civils mais avait dépassé largement la résolution du Conseil de sécurité. L'Otan n'avait pas été instruite par l'ONU pour aider à un changement de régime ou d'assassiner le président libyen Mouammar Kadhafi, ont déclaré à chaque fois, les dirigeants russes. Même l'Organisation africaine a critiqué les bombardements de l'Otan qui avait pour mission d'instaurer une exclusion aérienne et non pas de bombarder les libyens. Les avions de l'Otan ont fait des milliers de victimes parmi les combattants de Kadhafi, les insurgés et les civils, selon plusieurs organisations non-gouvernementales.