Lors des premières élections pluralistes, celles qu'a perdues le régime en place, mais pas le système en place - car celui-ci ne perd jamais le pouvoir, ou plutôt n'accepte jamais de le perdre -, la mouvance islamiste y était allée en ordre dispersé. C'était encore pire pour les autres. Feu Nahnah avait proposé une alliance à Abassi Madani, soit une liste commune. Evidemment, ce dernier l'a rejetée sans donner de place à la négociation. Le chef de l'ex-FIS avait répondu qu'en islam, il n'y a pas d'alliance. En réalité, l'ex-FIS accusait le Hamas de l'époque d'être un diviseur des rangs. Il y avait le FIS pour porter l'étendard islamiste, pourquoi un autre parti ? Le parti de feu Nahnah était accusé d'avoir été fabriqué par des laboratoires des services de sécurité. Les islamistes du FIS ont-ils abandonné cette accusation ? En tout cas, jamais les officiels du parti dissous n'ont exprimé publiquement leur mea culpa. Peut-être même ont-ils dû penser que l'entrée du MSP dans l'alliance avec le pouvoir était une confirmation de cette thèse. Des éléments du FIS émargeant à l'ex-AIS voulaient plus se retrouver dans les listes FLN que dans celles du MSP. Avec quels partis le MSP va-t-il aller aux élections, avec une liste commune ? Une fois de plus, avec des partis que Djaballah avait accusés d'accointance avec les services de sécurité. Depuis leur séparation de Djaballah, successivement, ces partis avaient perdu leur audience tandis que Djaballah avait récupéré la sienne. Dans le paysage politique actuel, Djaballah pense que seul son parti représente la véritable opposition islamiste. Il se place dans la même position du FIS par rapport à l'alliance avec d'autres partis islamistes. Djaballah est un radicaliste qui a accepté d'investir dans la voie parlementaire. Le rapprochement des trois partis islamistes dont seul le MSP possède une base, peut être perçu comme un rassemblement opéré par le pouvoir en vue d'allonger un peu la laisse et lui permettre de respirer quelque peu.