Dans le cadre de la manifestation «Tlemcen de la capitale islamique», deux films documentaires sur le hawzi et la musique andalouse seront projetés en avant-première nationale à la maison de la culture Abdelkader-Alloula à Tlemcen. Ces deux films documentaires ont été produits par le Département patrimoine immatériel & Chorégraphie dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011». Le premier intitulé Aux sources du hawzi d'un durée de 95 minutes, réalisé par Selim Ben El-Kadi a été projeté hier 12 mars. Ce dernier aborde l'historique de ce genre musical né à Tlemcen et qui emprunte plusieurs éléments à la musique classique, notamment ses formes et ses rythmes. Sous le règne des ottomans, Tlemcen, l'ancienne capitale des Zianides est reléguée au rang de ville-garnison soumise à l'autorité des janissaires. Tlemcen, en digne héritière de la musique arabo-andalouse, a favorisé l'éclosion du hawzi, un nouveau genre poético-musical qui a emprunté à la musique classique ses formes et ses rythmes. Boumediene Bensahla, l'un des plus illustres poètes de hawzi, emporté par sa passion pour les femmes de Tlemcen dont il chante la beauté, est jeté en prison, sur ordre du bey d'Oran. Bien inspiré, le poète captif adresse à son geôlier un poème qui influera sur la raison de ce dernier et lui fera retrouver la liberté. Le second film documentaire intitulé La musique dite andalouse et ses instruments de prédilection, a été réalisé par Lotfi Bouchouchi d'après un texte de Maya Saïdani. Ce film de 52 minutes présente les instruments de musique occidentaux et orientaux introduits dans la musique andalouse et leur impact sur les instruments traditionnels, tels que le rabab ou la kuitra ou encore le luth arabe (el-oûd) . En effet, ce documentaire lève le voile sur la musique dite andalouse et ses instruments de prédilection. Les orchestres traditionnels de musique dite andalouse, dans un but de modernisation, se sont enrichis d'instruments tant occidentaux qu'orientaux. Le développement de ces ensembles (orchestres) s'est fait encore aujourd'hui le plus souvent au détriment d'instruments traditionnels, tels que le rabâb, la kwîtra, le oûd al-aarbî, pour ne citer que ces exemples se sont taillé une place de choix, quelle en est la raison ? Menaceraient-ils par leur présence la profession de la lutherie ? Il est à noter, par ailleurs, que la chargée de mission du département du patrimoine immatériel et chorégraphique de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», Mme Samira Hadj Amar a indiqué que son département a produit treize films documentaires, dont trois ont été récemment projetés en avant-première à Tlemcen. Le département cinéma de ladite manifestation entend rediffuser les trente films documentaires réalisés pour cette occasion à partir de mercredi prochain à la salle Le Colisée, qui sera rouverte et ce, après des travaux de restauration.