«Le général de Gaulle, rappelé au pouvoir en 1958, admettait, de manière progressive, le principe de l'autodétermination du peuple algérien contrairement aux militaires», a indiqué, hier à Tizi Ouzou, Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales. Il s'exprimait en qualité de président de l'Association des anciens du MALG (ministère de l'Armement et des Liaisons générales) dans une conférence autour des Accords d'Evian ayant donné lieu à un accord de cessez-le-feu et à l'établissement d'une série de documents dont ceux relatifs aux conditions et garanties de l'autodétermination, l'organisation provisoire des pouvoirs publics, la déclaration de principes relative à la coopération culturelle, technique et aux questions militaires. Le 18 mars 1962, une délégation du Front de libération nationale (FLN), conduite par feu Krim Belkacem, mandatée par le Conseil national de la révolution algérienne, a, au nom du Gouvernement provisoire (GPRA), paraphé avec les représentants civils et militaires de l'Etat français les Accords d'Evian, au terme, a-t-il dit, de la neuvième séance de pourparlers entamée depuis le 7 mars. Des accords qui vont conduire, quatre mois plus tard, à la proclamation de l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962. Ces accords sont la conclusion d'accords politiques et militaires qui permettront, dixit feu Krim Belkacem, au terme de ces négociations, «nous en sommes sûrs, la réalisation des aspirations nationales du peuple algérien à la liberté et à l'indépendance. Une fois retrouvée, la paix tant désirée par le peuple français et le peuple algérien, une fois l'indépendance et la souveraineté algériennes réalisées, s'ouvrira une ère nouvelle de coopération entre la France et l'Algérie». Dans son récit des événements ayant abouti à ces accords, M. Ould Kablia, documents à l'appui dont des pièces authentiques qu'il promet de déposer aux Archives nationales une fois ses mémoires rédigées, s'est attardé sur des dates phares depuis les premiers contacts engagés par le colonisateur en vue d'un règlement du conflit, notamment les séances au cours desquelles les Français voulaient engager les discussions sans l'inclusion du Sahara comme étant une partie de l'Algérie. L'intervenant s'est aussi attardé sur le putsch des généraux au mois d'avril 1961 qui refusaient le principe de l'autodétermination du peuple algérien et les exactions de l'Organisation armée secrète (OAS) commises aussi bien sur des Algériens que des Français, ceux notamment hostiles au principe de l'Algérie française.