Le Mouloudia de Saïda se déplacera à Oran pour affronter son homologue et mal classé d'infortune, le club d'El Hamri cher à feu Hadefi, Beddiar et Fréha entre autres stars remisées. Le MC Oran n'étant plus ce foudre de guerre de la contrée Ouest du pays, et pour cause, la ch'kara ayant dévalorisé le sport-roi qui fut jadis un spectacle du dimanche, les Saïdéens, mal lunés tenteront de ramener, tout au plus, le point du nul à défaut de gain. Si autrefois la joute se tissait sur un fond tactico-technique, avec de belles phases de jeu et des prestations hautes avec les centraux Hadefi Miloud, d'un côté et Ahmed Mokri de l'autre ou encore les échappées de feu Tlemçani, les débordements de Kebaili et les retournés acrobatiques de Sahraoui qui délectaient le sportif oranien avide de sensation, le jeu d'aujourd'hui ne vaut que la qualité de ses acteurs, avides de tentation. Et pourtant, l'enjeu en vaut le crampon car la défaite de l'un ou l'autre des Mouloudias en présence précipitera, à coup sûr, le vaincu dans l'antichambre de la Ligue 1. Et chacun de ne jurer que par la victoire. «Mais de quelle manière ?», s'interroge-t-on aussi bien à Medina Djedida et Médioni qu'à Amrous ou dans le village Boudia. Le MCO vient de décréter la gratuité de l'entrée au stade Zabana qui risque de se transformer en arène, tant des gladiateurs occasionnels voudront bomber le torse alors que l'atmosphère oranaise ne sent pas la quarantita au vu des dissensions et rebuffades des stars de l'équipe Savoy. Côté saïdéen, le moral n'étant pas en son endroit, secoué par une crise interne, les joueurs de Lachgar miseront sur la pression locale pour surprendre la bande à Fellah et se réconcilier avec les inconditionnels frustrés par des ratages à domicile. Espérons tout de même que la sportivité occultera l'enjeu et que la sagesse l'emporte sur l'entre-jeu, la rencontre au final n'étant qu'une partie de football mettant aux prises des compatriotes et frères dans l'adversité. Et que le meilleur sache aussi perdre avec le sourire pour bannir, à jamais, la violence «et sauvegarder la noblesse du jeu car les acteurs sont loin, très loin, d'être des puces maniables», dira un mordu du ballon rond.