«Pourquoi me taire, pourquoi taire trop longtemps / Ce qui est manifeste, ce à quoi l'on s'est exercé dans des jeux de stratégie au terme desquels / Nous autres survivants sommes tout au plus.» C'est le début du récent poème de l'écrivain allemand Günter Grass, prix Nobel allemand de littérature. L'auteur du «Tambour», «Toute une histoire» et «En crabe» a provoqué un séisme politique dans la cour sioniste. Dans ce pamphlet, Grass dénonce la menace israélienne pour la paix mondiale, notamment en projetant d'attaquer l'Iran. La réaction israélienne ne s'est pas fait attendre puisque Netanyahu a qualifié cette œuvre poétique de «honteuse». Et pourtant «Ce qui doit être dit», titre du poème, ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Qu'y a-t-il de «scandaleux» et de «honteux» dans ce poème ? Serait-ce le faite de briser un tabou, en l'occurrence la critique d'Israël, qui serait honteux. Grass nous répond à ce sujet : «Mais alors, pourquoi m'interdis-je de nommer cet autre pays (Israël) / Qui dispose depuis des années, / certes dans le plus grand secret / c 'un potentiel nucléaire croissant /et échappant à tout contrôle, / puisque aucun contrôle n'est permis ? / Le silence général autour de ce fait établi, / ce silence auquel j'ai moi-même souscrit, / je le ressens comme un mensonge pesant, / une règle que l'on ne peut rompre / qu'au risque d'une peine lourde et infamante : / le verdict d'antisémitisme est assez courant.» Nous y voilà : tous ceux qui ont osé critiquer ce régime terroriste, s'ils ne sont pas liquidés d'une façon «accidentelle», sont renvoyés au banc des antisémites. Serait-il si honteux de dénoncer le crime, l'injustice et toutes autres formes d'atteintes aux droits de l'homme ? Pourquoi donc taire ces actes aussi abjects rien que pour échapper au «qu'en-dira-t-on» ? La lutte pour la paix et la justice dans le monde ne serait-elle pas également l'apanage de cette classe dite «intellectuelle» ou faudrait-il se taire quand les politiques prennent la parole ? Grass le dit sans ambages : «J'espère que nombreux seront ceux / prêts à se libérer des chaînes du silence». Un appel à d'autres langues pour faire preuve de courage et dénoncer cette hypocrisie occidentale et la menace d'Israël pour la paix mondiale. Ce qui serait vraiment scandaleux et honteux, c'est de «briller» par des actes racistes et haineux contre les Palestiniens, musulmans et chrétiens comme vient de «s'illustrer» le basketteur israélien de basket Ido Kojikaro en publiant sur Facebook : «La meilleure chose dans la célébration de la fête de Pâques est de manger le pain ‘'matsah'' trempé avec le sang des enfants musulmans et chrétiens… Mummmm». Où es-tu Bibi ? Fais-nous entendre ta voix à propos des déclarations de ce colon censé représenter l'éthique sportive ? Bibi a raccroché…