Le Google Art Project prend maintenant de l'ampleur, un an après son lancement. Plutôt restreinte au départ, la liste des musées internationaux qui y participent s'est agrandie, tout comme les clichés qui, en haute résolution, permettent une découverte étonnante des œuvres. Google nous entraîne-t-il vers un musée global ? Suivez le guide… La deuxième version du Google Art Project a été présentée au musée d'Orsay le 3 avril 2012. A présent, ce sont 151 partenaires, issus de 40 pays, qui se sont rattachés au programme culturel du fameux moteur de recherche. En France, ils sont six à s'être laissés séduire et gentiment envahir par le Google Trolley (l'outil qui permet de saisir les clichés) : le musée d'Orsay, celui de l'Orangerie, le Château de Fontainebleau, le Musée du quai Branly, le château de Versailles et le château de Chantilly. Sur le site, cela donne 32 000 œuvres à découvrir en haute résolution et zoomables. La technologie Google Street View est entrée dans les musées Amid Sood, directeur d'Art Project chez Google, nous explique : «Il y a trois choses à retenir pour cette nouvelle version : le zoom, la découverte et le jeu.» Le zoom découle directement de la technologie Street view chère à Google. Sur le site, on peut donc déambuler dans les musées comme Google nous a permis de le faire dans les rues avec GoogleMaps. A cet effet, ils ont mobilisé la technologie Google Street View qui est entrée dans les musées avec un Google Trolley, et non plus la Google Car. Avec ce petit plus «consacré à 46 œuvres traitées en gigapixels», explique-t-il. Pour ces œuvres-là, on peut observer le moindre coup de pinceau, de La Nuit Etoilée de Van Gogh, par exemple, tout en se déplaçant dans le tableau. «La découverte : c'est une fonction de recherche, par artiste, par pays…», ajoute-t-il. Et «le jeu : c'est la création de galeries personnalisables» auxquelles on peut faire bénéficier l'utilisation des réseaux sociaux par le biais de l'outil de partage G+ ou même GoogleHangout pour déclencher une discussion entre étudiants ou passionnés, par exemple. «Une vraie incitation à venir voir les œuvres en vrai» Guy Cogeval, président des musées d'Orsay et de l'Orangerie ajoute : «C'est le musée qui ouvre ses portes à Google et c'est le musée qui devient le curateur [en charge du choix des œuvres].» Il ajoute : «C'est une excellente vitrine pour le musée, un apport notable d'internautes et une vraie incitation à venir voir les œuvres en vrai.» Amid Sood, note même, «il n'y a pas de grand ou petit musée, pour nous. Maintenant, sur le projet, on a ajouté des graffitis, de l'art aborigène ou africain.» Et il ajoute : «Travailler avec un artiste, chez lui ou pendant la création de son travail pourrait même être une future orientation du projet.» 20 % du temps de travail dédié à des recherches personnelles Google avec son Art Project, mais aussi par le biais de son institut culturel, s'immisce dans le domaine de l'art de façon judicieuse. Dernièrement, c'est l'intégralité des archives consacrées à Nelson Mandela qui a été mise à disposition des internautes. On doit noter l'origine managériale de Google Art Project. Elle provient d'une tradition de l'entreprise Google qui accorde à ses employés le droit d'utiliser 20% de leur temps à autre chose que du Google pur. En gros, 80% de leur temps de travail est consacré à la mission qui leur a été confiée et pour laquelle ils sont officiellement payés et 20% sont dédiés à des recherches personnelles. Google Art Project a vu le jour dans ces moments-là et est devenu maintenant une très belle vitrine accessible à tous et gratuitement.