L'armée malienne a-t-elle montré la voie aux autres institutions militaires en Afrique pour renverser le pouvoir par la force ? Pourtant, le «putsch» de Bamako a reçu un carton rouge de la part de la Communauté internationale et a rapidement rectifié le tir par le rétablissement de l'ordre institutionnel au pays. Cet échec n'a pas empêché les militaires de la Guinée-Bissau de prendre les commandes du pays par la force. Selon des sources dignes de bonne foi, le président par intérim de la Guinée-Bissau a été emmené vers une destination inconnue, quelques minutes seulement après avoir été arrêté dans sa résidence. Raimundo Pereira dirige la Guinée-Bissau après le décès à Paris au mois de janvier dernier du président Malam Bacaï Sanha. Le Premier ministre de la Guinée-Bissau, M. Carlos Gomes Junior et le chef d'état-major de l'armée, le général Antonio Indjai ont été également arrêtés. Juste après l'annonce du putsch, l'ambassadrice des Etats-Unis a déclaré que les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné le coup d'Etat. Sussan Rice a demandé par la même occasion, le retour du gouvernement civil à la tête du pays. L'Union africaine (UA), la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dont fait partie la Guinée-Bissau, ainsi que le reste de la communauté internationale ont dénoncé le coup d'Etat et réclamé le retour à l'ordre constitutionnel. La Guinée-Bissau est un pays de l'ancienne colonie portugaise. Pour rappel une «tentative de coup d'Etat» a été avortée au mois de décembre 2011. Plusieurs officiers, dont le chef de la marine, avaient été arrêtés à l'époque. Depuis la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle qui plaçaient le Premier ministre en pole position pour occuper la magistrature suprême, le pays est plongé dans une grande crise politique. Après le putsch, la vie avait repris son cours normal hier samedi dans les quartiers populaires et le centre de Bissau, ont constaté plusieurs reporters de la presse. L'armée était peu visible, sauf devant les édifices publics et le siège du parti au pouvoir. Des dirigeants des principaux partis d'opposition devaient se rencontrer samedi matin à l'Assemblée nationale pour évoquer la mise en place d'un gouvernement au sein duquel ne sera pas représenté le PAIGC. La réunion des leaders des partis d'opposition à l'Assemblée se tient au lendemain d'une première rencontre avec les responsables du putsch, qui ont fait savoir qu'ils s'adjugeaient par avance les postes-clés de la Défense et de l'Intérieur dans le futur gouvernement.