Quelque 579.000 électeurs bissau-guinéens vont élire dimanche leur nouveau chef d'Etat qui succédera à Malam Bacai Sanha, décédé en janvier, lors d'un scrutin anticipé parmi neuf candidats en lice dont le Premier ministre Carlos Gomes Junior. Parmi les neuf candidats, ténors de la scène politique de ce pays, figurent le Premier ministre Carlos Gomes Junior du parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap Vert (PAIGC, au pouvoir), le candidat de l'opposition et leader du Parti de la Rénovation Sociale (PRS), Koumba Yala, et l'ex-président Henrique Pereira Rosa (2003-2005) et Aregado Mantenque (tous les deux indépendants), ainsi que Braima Djalo, leader du parti du Congrès national africain (CNA). L'actuel ministre de la Défense Francisco Binanté, le président par intérim de l'Assemblée nationale populaire, Chérif Nhamadjo, tous deux membres du PAIGC sont aussi candidats. Selon des analystes, le parti PAIGC est actuellement divisé en deux ailes, celle du président défunt Malam Bacai Sanha et celle du Premier ministre Carlos Gomes Junior. Les adversaires de Carlos Gomes au sein du Comité central du parti tendent plutôt vers la candidature du président par intérim de l'Assemblée nationale populaire, Chérif Nhamadjo, Sherifo Nhamadjo. Dans ce cadre, le ministre de l'intérieur bissau-guinéen Fernando Gomes, avait affirmé que son pays ne tolérera aucun acte de violence qui vise à perturber le processus électoral en avertissant tous ceux qui essayent de truquer ou inverser les résultats électoraux. Le Bureau des Nations Unis pour la consolidation de la Paix en Guinéé-Bissau estime "que cette présidentielle constitue une condition "sine qua non dans la consolidation de la paix et dans la défense de l'ordre constitutionnel dans ce pays". Il a exhorté tous les acteurs bissau-guinéens à préserver un climat de paix. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décidé de déployer 80 observateurs en Guinée-Bissau pour le premier tour de la présidentielle. Cette mission sera conduite par l'ex-président nigérien de transition, le général Salou Djibo. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping a pour sa part décidé d'envoyer des observateurs électoraux en Guinée-Bissau. Cette mission de 40 membres sera présidée par l'ancien ministre des affaires étrangère du Mozembique Léonardo Simaou. L'organisation panafricaine a en outre décidé de consacrer une financière au profit de la Commission nationale électorale en Guinée-Bissau (CNE). L'Union européenne (UE) n'enverra pas d'observateurs pour ce scrutin présidentiel en raison du délai pour son organisation - deux mois -a affirmé le représentant de l'UE à Bissau, Joaquim Gonzalez Ducay, en notant que la période est courte pour préparer une mission de supervision électorale. Selon le représentant de l'UE, deux experts européens viendront travailler avec la Commission guinéenne des élections, et dix parlementaires britanniques sont également attendus à Bissau pour surveiller l'élection. Dans le même sillage, l'ambassadeur du Portugal à Bissau, Antonio Ricoca Freire, a remis au président de la CNE, Desejado Lima Da Costa, 4 tonnes de matériel électoral. Le PNUD de son côté s'est chargé du paiement du transport du matériel, et aussi du paiement d'isoloirs supplémentaires, à hauteur de 53 000 euros. Cette élection anticipée en Guinée Bissau devra désigner un successeur au défunt président Malam Bacai Sanha (PAIGC), décédé le 9 janvier dernier. La Constitution du pays prévoit la tenue d'une élection présidentielle anticipée dans les 60 jours suivant la vacation à la présidence. La dernière élection présidentielle en Guinée Bissau s'était tenue en 2009. Le second tour avait opposé Malam Bacai Sanha (vainqueur) au Dr Koumba Yala.