Fierté hier de tous les Ménaïlis, lorsqu'elle tenait la dragée haute à des clubs huppés des divisions Une et Deux, attraction des foules et raison de vivre et d'espérer pour des milliers de fans de tout âge et de toute condition sociale. La Jeunesse sportive de Bordj-Ménaïel, celle que l'on surnomme «la ville des Coquelicots» à cause de la couleur naturelle de cette fleur sauvage, le rouge et le noir, symbole du maillot de l'association, est-elle devenue à ce point un fardeau pour les uns et les autres ? Est-elle à ce point tombée en disgrâce aux yeux et dans le cœur des Ménaïlis ? Et dire que la JSBM a passé plus de quatorze longues et belles années parmi l'élite, forçant le respect aux ténors de la division nationale Une aux côtés de la JS Kabylie, CR Belouizdad, l'USM Alger, l'USM Annaba, NA Hussein Dey, l'ES Sétif, l'USM El Harrach, l'AS Aïn Mlila, l'USM Sidi Bel-Abbès, l'US Chaouia, RC Kouba, MC Oran et de l'ASM Oran, atteignant plusieurs fois les quarts et les demi-finales de la coupe d'Algérie seniors ! En faisant son apprentissage, la JS Bordj -Ménaïl domiciliée en division nationale Une en 1982-1983, allait vite démontrer qu'elle était un club à respecter, puisque après une année de rodage dans ce palier, elle allait rivaliser et décrocher une participation historique à la Coupe d'Afrique (CAF) suite au classement général, première place ex aequo en compagnie de l'US Chaouia et de la JS Kabylie. La JS Bordj-Ménaïel a également été finaliste de la Coupe d'Algérie en 1987 qu'elle avait perdue par la petite des marges face à l'USM El Harrach (1 but à 0). Elle a toujours joué les premiers rôles mais se faisait à chaque fois doubler dans la dernière ligne droite. N'empêche que malgré la formation des Coquelicots ait caracolé dans les divisions inférieures, l'histoire footballistique retiendra que la JSBM a fait partie de l'arène des grands. Aujourd'hui, les Rouge et Noir ne cessent de broyer du noir depuis quelque saisons où ils vivent une véritable tourmente qui leur a été fatale et fortement préjudiciable puisque la JSBM a été tout simplement à un doigt d'une liquidation annoncée à cause de son abandon par les responsable locaux et du lâché même par les plus fidèles amoureux. En effet, les présidents qui se sont succédés depuis le décès de feu Tahanouti Ali dont le nom est intimement lié au club ménaïli, quoi qu'ont disent ses détracteurs, ont fini par jeter l'éponge par manque de compétences et devant le mépris, la passivité, voire l'hostilité même des responsables locaux qui pourtant n'ont rien fait pour sauver le club. Tahanouti Ali (Allah yerahmou) avait réussi de belles choses avec la JSBM, il avait fait des pieds et des mains pour introniser un point très important, celui de faire de l'image de marque de la ville, c'est son équité de football, car Tahanouti Ali représentait pour tout ce beau monde, le sauveur et le sauveteur de la dernière chance, mais paradoxalement, il reste sur la scène sportive le personnage qui avait marqué de son empreinte le football algérien en général et les Ménaïlis en particulier. Aujourd'hui, la JSBM joue dans la division régionale 3 à cause de l'incompétence de ses dirigeants qui sont mis devant leur responsabilité face à un navire qui a chaviré et prend eau de toutes parts, et ce, pour des raisons de trésorerie (dette de plus de deux milliards de centimes). Autrefois, la JSBM disposait d'un bon cheval (le club), mais n'avait pas de charrette adéquate (stade Takdjerad), maintenant on est en train de construire la charrette (stade OMS) malheureusement, le cheval est parti ! Mais comme les grands clubs ne meurent jamais, on est bien tranquille à l'idée qu'un jour les Coquelicots renaîtront, c'est une question de temps.