«Je suis le candidat de tous ceux qui veulent tourner la page.» C'est la réplique donnée par François Hollande à Sarkozy juste après son succès au premier de ces présidentielles. Avec 28,63% des suffrages, François Hollande vient de remporter haut la main la première manche des élections présidentielles françaises, et ce, en surclassant son concurrent immédiat, Nicholas Sarkozy, qui n'a décroché que 27,18% des voix. La surprise de ce premier tour est venue de la représentante du FN, Marine Le Pen, qui a arraché la troisième place avec 17,90% des voix, alors que Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou, ils ont récolté respectivement 11,1% et 9,13% des voix. Chiffres officiels affichés par le ministère de l'Intérieur français sur son site internet. Quant au taux de participation, il a atteint les 79,47% selon la même source. Apparemment, François Hollande semble bien parti pour remporter la prochaine manche, si l'on se réfère, d'une part, à la distance qui le sépare de Nicholas Sarkozy., et d'autre part, des appels lancés par Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Philippe Poutou (NPA) et Eva Joly (Europe Ecologie Les Verts) à leurs militants afin de voter François Hollande le 6 mai prochain. Cela dit, les dés semblaient déjà jetés à partir des premiers résultats en provenance d'Outre-Mer, des Antilles et de la Guyane. Les résultats d'un sondage rapportés par le site suisse 24H annonçaient qu'à Saint-Pierre et Miquelon (Outre-Mer), François Hollande finirait en tête avec 33,75% (contre 26,64% à Ségolène Royale en 2007), Nicolas Sarkozy le suit avec 18,75% (contre 24,55% en 2007). En Guadeloupe: François Hollande serait en tête avec 57% (contre 38% pour la candidate PS en 2007) loin devant Nicolas Sarkozy et ses 23,40% (alors qu'il réalisait 42,63% en 2007), pour ce qui est des autres régions. Le même site annonçait : «Vu les résultats dans les Antilles, on se dirige vers une victoire importante de François Hollande. Martinique: 51% Hollande (48% pour Royal en 2007), Sarkozy 26 % (33% en 2007), Le Pen 4,76 % (contre 2,11% en 2007 pour Jean-Marie Le Pen). Guadeloupe: 57% Hollande (38% pour Royal en 2007), Sarkozy 23% (42% en 2007), Le Pen 5 % (contre pour 3 % pour Jean-Marie Le Pen en 2007). Guyane: 42 % pour Hollande (32% pour Royal), Sarkozy 27% (41% en 2007).» Quant à la région parisienne, selon les résultats d'un premier sondage effectué vers 18h30 auprès de 2 000 parisiens par des instituts de sondage CSA, François Hollande obtiendrait 28% des voix, devant le président sortant Nicolas Sarkozy qui récolterait 26% des voix. Quant à Marine Le Pen, elle sortirait en troisième position avec 16% des voix, devant Jean-Luc Mélenchon avec 14%. François Bayrou arriverait en cinquième position avec 10% des voix. Ainsi, comme pressenti à travers les informations qui circulaient autour de cette campagne électorale française, le candidat sortant Nicholas Sarkozy ne serait pas bien parti pour remporter un second mandat. Une campagne où se sont mêlés plusieurs thèmes qui, apparemment, ne répondaient pas aux attentes de ses mandants. Au lieu d'exposer un programme clair, Nicholas Sarkozy s'est vite retrouvé en porte-à-faux avec les préoccupations légitimes des français. Empiétant parfois le terrain de chasse du FN, tentant d'instrumentaliser certaines affaires, immigration, islamisme, sécurité, le président sortant s'est malheureusement distingué par un bilan catastrophique, tant sur le plan interne, avec notamment la hausse du chômage, que sur le plan externe, avec l'enrôlement de la France dans une politique étrangère périlleuse, singulièrement en Libye, d'où son impopularité. En position de challenger avant le second tour, Nicholas Sarkozy va, semble-t-il, orienter sa campagne vers «l'amour de la patrie». S'exprimant juste après les premiers résultats, il a déclaré : «Les Français ont exprimé un vote de crise.» Sur un autre plan, il a proposé trois débats avec Hollande. Ce qu'il appellera «le moment de la confrontation», des questions d'ordre social, économique et international. Pour ce qui est du vainqueur du jour, il a refusé la proposition de Sarkozy de faire ces trois débats entre les deux tours. «Le changement est en marche et rien ne l'arrêtera»,a-t-il déclaré. Sarkozy aurait-il la force et les moyens suffisants pour renverser la vapeur au second tour de ces élections ? Le 6 mai prochain nous le dira.