Depuis l'entrée en scène de Koffi Annan en Syrie, on croyait que l'homme allait relever le défi en amenant les forces en présence à calmer le jeu. Mais depuis le 12 avril dernier, près de 1.300 violations du cessez-le feu par l'opposition auraient été enregistrées, selon Adnan Mahmoud, ministre de l'Information syrien. Et pourtant, ajoute la même source, le gouvernement syrien «a respecté tous ses engagements conformément au plan Annan», tant en ce qui concerne le retrait des troupes des villes, l'autorisation des manifestations pacifiques, la libération des détenus et l'accès aux zones troublées pour les humanitaires comme pour les journalistes. Dans ce contexte, le ministre de l'Information syrien a souligné que 98 médias arabes et étrangers ont bénéficié de visas depuis le 25 mars dernier, alors que le nombre total des organes de presse entrés en Syrie depuis le début des événements avoisine le nombre de 400. Alors quel est ce grain de sable qui perturbe le fonctionnement de cette machine diplomatique ? Ban Ki-moon se dit «profondément alarmé» par la poursuite des violences en Syrie. Petite question à deux sous : le gouvernement Assad oserait-il mener une quelconque répression sous l'œil de tous ces médias sans risquer les foudres médiatiques ? Pourquoi alors ne retirerait-il pas ses chars des rues ? Le faire serait notamment son mea culpa. Car, d'après les informations rapportées par certains médias, ce sont les attaques des groupes armés qui font que le gouvernement refuse de retirer ses forces des zones de troubles. «Tous les jours, Sana établit une liste d'attaques de ces bandes et des victimes militaires qu'elles ont faites. Assassinats ciblés, combats de rue, attentats à la bombe et raids de commandos (le plus souvent à bord d'une auto) sont les différents modes opératoires de ces groupes qui n'obéissent pas plus à l'état-major de l'ASL ou du CNS qu'à Kofi Annan et à l'ONU», souligne le site Infosyrie. Cela dit, d'autres informations mentionnent l'implication directe des Etats-Unis sur la scène du crime. C'est ce qu'affirme l'auteur et historien américain Webster Griffin Tarpley dans une interview avec Press TV. D'après cet analyste, les Etats-Unis ont dépêché des escadrons de la mort en Syrie qui se sont constitués en gangs armés pour attaquer des groupes de population en prélude à un envahissement américain en Syrie. «Ces escadrons de la mort sont la principale cause des problèmes en Syrie», a déclaré Tarpley, rappelant, en passant, qu'à chaque fois que les Etats-Unis veulent envahir un pays, ils commencent par envoyer des escadrons de la mort pour attaquer des groupes de population. Citant également le cas de l'Irak où, en 2006 et 2007, Washington avait envoyé des escadrons de la mort parce que la situation était intenable et avait provoqué une guerre civile dans le seul but de maintenir sa présence dans la région. Pour ce qui est des escadrons de la mort en Syrie, d'après l'analyste, «ils ont été recrutés dans plusieurs parties du monde». De ce fait, on se dirigerait vers le même scénario irakien. Dans ce nouveau guet-apens, «les puissances de l'OTAN essaient de déclencher une guerre civile à partir de l'extérieur» pour justifier une intervention. Qui a dit que Rambo faisait partie de la fiction ?