L'Afrique dans un contexte de crise économique généralisée ne se porte pas plus mal au regard de ce qui se passe dans les autres pays du monde, dont les économies sont terrassées ou tournent au ralenti, consécutivement à des crises financières qualifiées de sans précédent, alors que la plupart des pays africains enregistrent des taux de croissance plus élevés que dans le reste du monde. Sous le thème «l'Afrique et le nouveau paysage mondial», la représentante résidente du groupe de la banque africaine de développement en Algérie, Mme Assistan Diarra Thioune a animé au siège du bureau de la banque à Alger, ce jeudi , une conférence de presse dans le cadre de la campagne de lancement médiatique des réunions des assemblées annuelles 2012 du conseil des gouverneurs de la BAD, à Arusha en Tanzanie, laquelle est prévue du 31 mai au 1er juin 2012. Cette conférence de presse s'est tenue selon les organisateurs simultanément avec celle qui aurait eu lieu à Tunis à la même heure. Le but de ces deux conférences était de présenter le programme et le thème des assises de cette année qui porte sur les «défis et opportunités». Toutes les réunions, selon les organisateurs enregistreront la participation d'éminentes personnalités africaines du monde de la finance ainsi que des économistes de renommée. Cette conférence tenue à Alger en même temps qu'une trentaine de conférences organisées dans d'autres pays africains avaient pour objectif d'informer les médias sur l'orientation stratégique de la coopération entre la banque et l'Algérie, les activités opérationnelles du bureau et les perspectives de partenariat avec les différents acteurs du développement. Rappelons que le bureau du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), en Algérie a organisé une consultation le 22 avril à Alger, dans le cadre du processus de consultations lancées depuis janvier, en vue de la préparation de la stratégie à long terme de cette institution pour la prochaine décennie, 2013-2022. Les experts de la BAD s'inquiètent de la courbe ascendante de l'inflation sur le continent, ce que nous avons relevé sur le site de la banque à Alger, il apparait que selon les observations faites par la Banque africaine de développement que la croissance de l'Afrique restait actuellement «fragile», complètement dépendante de la demande en matières premières, des pays développés et émergents. «La crise de 2008-2009 qui persiste encore a démontré que le ralentissement de la demande des pays importateurs des matières premières d'Afrique s'est fatalement ressentie au niveau de la balance de paiements des pays africains exportateurs», a déclaré Mme Diarra Thioune Assitan : «Il y a une forte corrélation entre la demande internationale sur les matières premières de l'Afrique et la croissance des pays du continent», d'après Mme Thioune lors d'une rencontre avec la presse, entrant dans le cadre de la campagne médiatique des réunions des assemblées annuelles 2012 de la banque prévues du 31 mai au 1er juin à Arusha en Tanzanie. A l'opposé du reste des continents, l'Afrique «affiche actuellement des taux de croissances atones, s'accompagnant par une importante inflation importée», s'inquiète la représentante de la BAD. Plusieurs pays africains se sont retrouvés dans «des positions inflationnistes», aggravées par une inflation importée, note Mme Thioune Assitan qui avance une inflation de 6% en 2011 pour le continent africain. Même quand ces taux de croissance sont élevés, ils restent entièrement liés à des facteurs exogènes, ce qui accentue la fragilité des pays africains. Selon elle, l'Afrique doit cesser «de reproduire le schéma du continent exportateur de matières premières», en apprenant à donner de la valeur ajoutée à ses ressources naturelles. Ce cap pourrait être atteint avec une maîtrise de la technologie et l'encouragement de la recherche. D'ailleurs, a enchaîné Mme Thioune Assitan, la BAD a renforcé la sélectivité en donnant la priorité dans ses financements à l'enseignement supérieur et à la recherche. S'y ajoutent, la gouvernance, les infrastructures et le développement du secteur privé qui sont aussi les priorités opérationnelles de la BAD dans son programme 2008-2012. Au cours de ses assemblées annuelles à Arusha, la BAD va discuter de la promotion de cette croissance, «qu'il faut rendre soutenable. Ces assemblées qui se tiendront cette année sous le thème «l'Afrique et le nouveau paysage mondial : défis et opportunités», dégageront les lignes directrices de la stratégie de la banque pour la décennie 2013-2022. D'ailleurs la consultation nationale, tenue avril dernier en Algérie à l'occasion de la préparation de cette stratégie à long terme de la BAD et sur la vision de l'Afrique en 2022, a permis de recueillir la contribution d'éminents experts algériens qui pourrait être exploitée dans le cadre des perspectives de coopération entre l'Algérie et la Banque. Créée en 1963 au Soudan, la BAD avec ses 78 pays membres, est la première institution financière en Afrique, bénéficiant de la notation AAA+. A fin décembre 2010, son capital autorisé était de 67,6 milliards d'unités de compte UC (UC=1,53 dollars) mais son capital souscrit n'a pas dépassé à cette période 23,9 mds UC. L'Algérie est le quatrième plus grand actionnaire de la banque détenant 4% du capital, selon les chiffres présentés par Mme Thioune Assitan.