Pour observer le patient dans les mêmes conditions que sur le terrain, un joueur remplacé à dix minutes de la fin d'un match intense et à gros enjeux, constitue le cas d'un examen idéal, encore faut-il que les équipements médicaux existent et que leur manipulation soit dénuée d'erreurs dans leur interprétation. Une remarque importante est soulignée à ce propos et concerne le test Cooper auquel on soumet les arbitres. Au lieu de l'usage actuel (courir la plus grande distance en 12 minutes pour un arbitre), les spécialistes proposent une épreuve d'effort et soulignent que le test Cooper sous sa formule actuellement est dangereux. Qu'en est-il en Algérie ? En sus d'un manque flagrant d'équipement médico-sportif et des moyens de récupération rapide, les actuelles méthodes de remise en forme musculaire et traumatique sont plus proches des remèdes de grand-mère que des méthodes scientifiques. Pire encore tout un chacun s'improvise masseur, kinésithérapeute, spécialiste en traumatologie et tutti quanti. Les déficits en moyens (financier et humain à la fois) autorisent tous les dépassements et ouvrent la porte sur tous les dangers. Malheureusement dans un monde où les responsabilités se chevauchent souvent, il est fréquent de constater que nombreux sont ceux qui s'improvisent kinésithérapeute, préparateur physique, soigneur, médecin du sport et même traumatologue et secouriste ! C'est là une preuve d'un amateurisme flagrant qui révèle une absence de sérieux d'autant plus grave qu'il s'agit là de la haute compétition et où la moindre dilution des responsabilités risque de s'avérer fatale pour le sportif victime d'un accident et que ce dernier ait lieu suite à un télescopage avec un adversaire ou lors d'un mouvement ou encore en état de relâchement (échauffement ou course sans adversité sur le moment). En Algérie, la fréquence des accidents de toutes sortes dans les sports en général et dans le football en particulier a atteint des niveaux inquiétants, l'on ne compte plus les joueurs qui avalent leur langue (accident qui peut être fatal et qui risque fort d'entraîner une mort par asphyxie de l'athlète). N'a-t-on pas appris à nos joueurs à amortir le choc qui survient suite à une extension aérienne pour ne pas retomber tel un roc. Mieux encore l'adversité est comprise dans notre football tel un règlement de compte personnel qui éloigne de plus en plus nos joueurs de l'esprit du jeu. Or, quand on se dit professionnel, on ne peut se permettre de commettre l'irréparable sur un adversaire pour se faire justice soit même. L'Algérie n'a pas été du reste puisqu'elle a enregistré beaucoup de sportifs morts tels que Amrous Tayeb (MCA), Moha Hamid, Benmiloudi (CRB), Bennazouz (PAC), Guesba (ESM), Hammouche (USMB). C'est grandement attristant de telles pertes.