Jour J pour les candidats en lice pour les législatives. Il y a au total 51 listes pour 9 sièges convoités. La question qui se pose avec acuité est que décideront les 489 187 électeurs ? Malgré les multiples appels au vote massif, la tendance a l'indifférence est à craindre. Le dernier appel à partir de Sétif du président de la République aux Algériens pour se rendre en masse aux urnes ce jeudi pourra-t-il changer la donne ? Il faut dire que l'enjeu est de taille, d'autant que les yeux du monde entier seront braqués sur l'Algérie. Les changements effectués dans les pays voisins, la révolte arabe, la crise mondiale, la tension sociale… se sont inéluctablement invités à ces législatives. Il y a aussi l'émergence d'une génération qui se place au diapason avec le nouvel ordre mondial avec des valeurs modernes qui veut un changement pas seulement dans les discours mais surtout dans les têtes. Même le Président a répété à Sétif qu'il faudrait passer le flambeau aux jeunes, et qu'il est temps que cela change de manière pacifique et démocratique. Cependant, dans la wilaya de Bouira, tout est fin prêt pour le bon déroulement de ces joutes. Quelques 6 349 encadreurs seront mobilisés et répartis sur les 219 centres de vote et 907 bureaux de vote aménagés à cet effet. Concernant les observateurs étrangers, ils sont au total six, deux de l'Union européenne, et quatre de l'Union africaine. Ces derniers ont fait le tour des bureaux de la presse locale et rencontré plusieurs candidats ainsi que la société civile pour tâter le terrain, et écouter les avis des uns et des autres sur ces joutes. En revanche, sur les 51 listes en lice, regroupant 612 candidats, la femme est représentée à un taux de 30,56%. Difficile de faire un quelconque pronostic sur le taux de participation, encore moins qui occupera les 9 sièges octroyés pour la wilaya de Bouira. Plusieurs candidats ne font pas l'unanimité parmi les militants et adhérant de leurs propres formations, autant que les élections sont devenues une affaire de famille, de clan ou d'un groupe d'intérêt. Toutefois, c'est l'abstention qui est à craindre notamment dans la région est de la wilaya, départagée entre le FFS et le FLN, sans compter les candidats indépendants originaires de la région, à l'instar des deux députés sortants Ali Brahimi (ex-RCD) et Mme Saoudi Dalida, ainsi que le candidat indépendant Yahiaoui de la liste El-Moustakbil El-Djadid, originaire de Raffour, qui vient chambouler les calculs des uns et des autres. La région de Lakhdaria, fief des redresseurs du FLN représentés par Kara Mohand Seghir, sera une véritable arène entre les partis de la mouvance islamiste, le RND et les indépendants. Le FLN pour sa part, dont la tête de liste est originaire de Aïn Bessam, risque de subir une cuisante défaite. A Sour El-Ghozlane, la bataille mettra aux prises le RND, le FLN et les partis de la mouvance islamiste, alors que le chef-lieu de wilaya, il renferme les différentes tendances même celles appelant au boycott.