La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le mouvement islamiste, Ansar Dine, ont déclaré leur union, annonçant dans la foulée la proclamation d'un Etat islamique islamique indépendant dans la région. Les Touaregs du MNLA et des milices islamistes liées à Al-Qaïda au Maghreb islamique se sont emparés de plusieurs villes du nord du pays, notamment après le coup d'Etat militaire en mars, qui a chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré. À Gao et à Tombouctou, la conclusion de cet accord a été accueillie par de nombreux coups de feu en l'air. Après les rébellions touareg des années 1990 et 2000, le MNLA, Mouvement indépendantiste qui se disait laïc, avait lancé en janvier une offensive contre l'armée malienne, avant que les membres d'Ansar Dine n'entrent en jeu, accentuant la pression sur le régime malien. Le groupe Ansar Dine dirigé par l'ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a été appuyé sur le terrain par les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). À eux deux, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants, aux dépens du MNLA dans le Nord, entièrement aux mains des groupes armés à la faveur du putsch du 22 mars. Au sujet d'une intervention militaire de la Cedao, le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, a affirmé samedi, à Abidjan, que l'intervention, dans le pays, des forces de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedao), n'est pas, pour l'heure, à l'ordre du jour, rappelant qu'il revient aux autorités maliennes d'en faire la requête si nécessaire. «Nous avons convenu (avec la Cedeao) que la force d'intervention de la Cedao sera tenue prête pour une intervention immédiate dès que les autorités maliennes en feront la requête ; nous ne sommes pas à ce point en ce moment», a fait savoir M. Diarra qui réagissait ainsi à une interrogation de la presse sur le sujet, au sortir d'une audience avec le président ivoirien, Alassane Ouattara. «Donc quand nous ferons la requête, cette force sera prompte à intervenir», a-t-il ajouté. Le Premier ministre malien a également expliqué qu'il est à Abidjan pour «remercier» le Président Ouattara, président en exercice de la Cedao, «pour tous les efforts qui ont été déployés par cette organisation afin d'accompagner le Mali, et à travers cette période que nous sommes en train de traverser». Il a à nouveau dénoncé l'agression physique récente, par des manifestants, du Président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, qu'il qualifie d'«attaque contre l'institution de la présidence», assurant que les personnes impliquées dans cette action «seront retrouvées et punies par la loi. Le Président, par intérim, se trouve en France pour recevoir des soins a-t-on appris de sources dignes de foi.