La situation désastreuse qui règne au nord du Mali a contraint l'Union africaine à saisir le Conseil de sécurité pour obtenir l'appui relatif à une intervention militaire dans la région. Cette contrée du Mali est tombée depuis plus de deux mois entre les mains du MNLA et des groupes terroristes liés à Al-Qaïda et Ansar Eddine. En effet, lors des conclusions du groupe de soutien créé par l'Union africaine, il a été décidé de saisir le Conseil de sécurité pour une éventuelle intervention militaire dans le Nord du Mali. Les participants ont «affirmé leur volonté d'œuvrer à la mobilisation rapide d'un appui adéquat des Nations unies», qui passerait par «une requête formelle de l'UA fixant le mandat précis d'une opération militaire destinée à rétablir l'intégrité territoriale du Mali, a indiqué le document final, ont rapporté les médias jeudi dernier. Mis sur pied par l'UA, le Groupe de soutien et de suivi sur le Mali est une structure rassemblant les pays africains directement concernés par la crise dans ce pays et les partenaires au développement. L'Union africaine a décidé, à la demande de l'Organisation ouest-africaine Cédéao, de transférer prochainement le dossier de la crise malienne au Conseil de sécurité de l'ONU. Le recours de l'UA au Conseil de sécurité de l'ONU va ouvrir la voie au déploiement d'une force internationale dans le nord du Mali, contrôlée par les rebelles touaregs et des groupes armés, a-t-on indiqué. Le rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad ainsi que des groupes armés dont certains affiliés à Al-Qaïda ont profité du coup d'Etat, qui a eu lieu le 22 mars dernier au Mali, contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), pour prendre le contrôle du nord du pays. L'UA va saisir le Conseil de sécurité de l'Onu, pour un recours à la force, dans le cadre de la résolution de la crise malienne, a annoncé le président ivoirien Alassane Ouattara. «Nous avons décidé de demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'intervenir sous le chapitre 7, c'est-à-dire le recours à la force», pour rétablir l'intégrité territoriale du Mali, a déclaré, mercredi M. Ouattara, de retour de Lomé (Togo), où il venait de prendre part le même jour au sommet annuel de l'UEMOA. Cette décision, a-t-il précisé, a été prise lors d'une réunion de la conférence des chefs d'Etat de l'UEMOA, en marge du sommet annuel de l'organisation, à laquelle a participé le président congolais Dénis Sassou N'guesso, président en exercice du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA). Pour Alassane Ouattara, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le Mali constitue un pays essentiel dans la sous-région, mais surtout au sein de l'UEMOA, dont les perspectives de croissance économique, estimées à 6% cette année, sont encourageantes. Le Mali est confronté depuis ces derniers mois à une crise née de l'occupation de sa partie septentrionale, l'Azawad, par une rébellion sécessionniste revendiquant son indépendance. Une situation qui s'est aggravée suite au renversement, le 22 mars, du régime du Président Amadou Toumani Touré, par des militaires, qui ont fini par rendre le pouvoir aux civils, grâce à un accord-cadre signé le 7 avril entre eux et la Cédéao.