A quelques jours de l'ouverture des Jeux olympiques de Londres, le Comité olympique international (CIO) vient d'adresser une sévère mise en garde à notre pays, menaçant d'exclure les équipes algériennes de toutes compétions sportives internationales. Ces menaces pourraient être appliquées si toutefois, des sportifs algériens boycotteraient les athlètes de nationalité israélite, a déclaré le CIO. La question qui mérite d'être posée est la suivante : est-ce que c'est toujours un tabou pour les Algériens de s'affronter avec des équipes ou athlètes israéliens ? Les Jeux olympiques d'été de 2012 (Jeux de la XXXe olympiade de l'ère moderne) auront lieu du 27 juillet au 12 août prochain à Londres. Cette ville britannique sera la première à accueillir les Jeux olympiques modernes trois fois et ce, après ceux de 1908 et 1948. La ville de Londres a été élue parmi les cinq villes candidates lors de la 117e session du CIO. Le boycott par nos sportifs des athlètes israéliens est considéré comme étant contraire aux principes de l'esprit sportif du CIO. La Coupe du monde de judo féminin qui s'est déroulée le 1 et le 2 octobre dernier, à Rome en Italie, a été marquée lors de la première journée, par le forfait de l'athlète algérienne, Meriem Moussa. La judoka algérienne devait en effet affronter l'israélienne Shahar Levi en tour préliminaire de la poule D, dans la catégorie mini-légère des moins de 52 kg, mais elle ne s'est pas présentée à la pesée officielle de la compétition programmée une heure avant le duel et qui a précédé le début de la compétition. C'est ce qui a été confirmé sur le site internet de l'Union européenne de judo. Meriem Moussa n'a donc pas été engagée officiellement dans cette compétition remportée par l'Albanaise Kelmendi Majlinda et a donc perdu une chance de décrocher une qualification aux Jeux olympiques de Londres 2012. Cette défection selon des médias israéliens aurait été décidée par les responsables de la Fédération algérienne de judo après concertation pour des raisons politiques et cette instruction aurait été transmise à partir d'Alger. D'autres cas similaires à cette athlète ont eu lieu et qui ont vu des Algériens se retirer des compétitions pour ne pas en découdre avec des sportifs israéliens. A ce titre, la question qui mérite d'être posée est la suivante : est-ce que c'est toujours un tabou pour les Algériens de s'affronter avec des équipes ou athlètes israéliens ? La réponse est «non» mais nos interlocuteurs évoquent le conflit palestino-israélien. Même si on va sortir du cadre sportif, nous ne pouvons pas être plus Palestinien que les Palestiniens, plus arabe plus que les Arabes ou même plus musulmans que les musulmans. On n'apprend rien à personne lorsque nous disons que les dirigeants palestiniens tiennent des rencontres périodiques avec les responsables israéliens. Combien de fois le défunt Yasser Arafat a eu des poignérs de main avec les dirigeants israéliens ? Combien de fois, Mahmoud Abbas a reçu dans ses bras le chef d'Etat israélien ? Combien de fois, des embrassades ont opposé dirigeants israélites et responsables palestiniens ? Combien de rois et de présidents des pays arabes ont eu des entretiens avec les responsables israéliens ? C'est un secret de polichinelle, il n'est donc pas nécessaire de les citer. Le comble c'est que personne n'a crié au scandale pour dénoncer cet état de fait. Ce n'est pas malheureusement le cas pour l'Algérie où le président de la République a serré la main à Ehud Barak lors des funérailles de Hassan II, roi du Maroc. L'Algérie et son peuple ont été traités de tous les noms. Pourtant, ce n'est pas en Algérie que l'emblème d'Israël est hissé mais dans plusieurs capitales arabes. En somme, l'Algérie est un pays souverain, elle n'a pas de leçons à recevoir de personne. Un proverbe bien de chez nous disait : «Avant de demander à son voisin de ramasser la poubelle devant chez lui, il consiste tout d'abord à balayer devant sa porte.» A bon entendeur.