Le sélectionneur de l'Italie Cesare Prandelli risque d'être confronté à un casse-tête pour bâtir sa défense en demi-finale de l'Euro-2012, jeudi, à cause des possibles forfaits, mais l'optimisme règne, car «l'Allemagne a peur de nous», assure Andrea Pirlo. Décidément la recomposition de la défense, de quatre à cinq défenseurs, puis de nouveau à quatre, aura occupé tout l'Euro de Prandelli. Le milieu de terrain Daniele De Rossi et l'arrière-droit Ignazio Abate, blessés, sont incertains, comme le défenseur central Giorgio Chiellini, touché le 18 juin contre l'Eire. «Abate a une douleur musculaire à la cuisse gauche et De Rossi une sciatique à la jambe gauche», a expliqué le médecin de l'équipe, le docteur Enrico Castellacci, mardi à Cracovie, où se trouve le camp de base de l'Italie. Touchés dimanche en quart de finale contre l'Angleterre (0-0, 4 t.a.b. à 2), Abate a été remplacé par Christian Maggio au début de la prolongation, et De Rossi par Antonio Nocerino (80). Maggio étant suspendu, Prandelli pourrait se trouver sans arrière-droit de métier contre les Allemands. Andrea Barzagli ou Leonardo Bonucci pourraient occuper le couloir droit, mais il faudrait un défenseur central pour remplacer celui des deux qui se décalerait. Or, il manque de solutions de rechange à cause des incertitudes sur Chiellini et De Rossi, qui avait occupé un poste de central lors des deux premières rencontres, dans une défense à cinq. Il ne reste plus dans la liste qu'Angelo Ogbonna, qui vient de passer une saison au Torino. De la deuxième division italienne à une demi-finale de l'Euro, l'écart est gigantesque. «Nous ferons tout, jusqu'à la dernière minute, pour qu'ils soient à la disposition de Prandelli, a ajouté le docteur Castellacci, précisant que «le temps est compté». Malgré ces problèmes en défense, qui pourraient se résoudre si l'état de santé des joueurs s'améliore, l'optimisme règne chez les «Azzurri». «L'Allemagne a peur de nous, également à cause des défaites du passé», a dit Andrea Pirlo, le meilleur italien de l'Euro pour l'instant. En sept matchs d'Euro ou de Coupe du monde, l'Allemagne a réalisé quatre matchs nuls contre l'Italie en poules, et a perdu trois fois en matchs à élimination directe. «Nous avons étudié tous les matchs de l'Allemagne à la vidéo, on sait qu'on peut le faire», a assuré la «Fée Clochette», qui attire l'attention de ses coéquipiers sur Mezut Özil. «Il éclaire le jeu, c'est un très grand champion», a dit Pirlo. Mais l'Italie n'a rien à craindre. Elle est «forte dans tous les compartiments du jeu, comme eux. Ce sera une belle demi-finale. Nous devrons chercher à avoir la possession de balle, même si justement c'est aussi une de leurs caractéristiques», a ajouté le joueur de la Juventus Turin. Pirlo a également repris l'argument de son entraîneur sur les deux jours de récupération en moins de son équipe. «C'est beaucoup, a-t-il dit. Ce serait mieux d'équilibrer les choses, peut-être en rallongeant le tournoi». Pirlo, 33 ans, veut de toutes façons «profiter» de ce match. «Moi, je suis presque en fin de carrière, des émotions comme celle-là pourraient ne plus se produire», a-t-il dit. Il a également souligné que «nous n'avons encore rien fait. Nous sommes venus ici pour gagner l'Euro. La défaite contre la Russie (3-0 en amical juste avant l'Euro), nous a fait du bien, elle nous a ramené les pieds sur terre». Il rêve de gagner l'Euro, mais pas le Ballon d'Or. «Tant qu'il y aura Messi et Cristiano Ronaldo, ce sera quasiment impossible, ils marquent 70 à 80 buts par saison», a conclu Pirlo.