Le Soudan du Sud a de nouveau accusé samedi le Soudan d'avoir bombardé son territoire, se demandant si Khartoum ne cherchait pas à faire de nouveaux dérailler le processus de négociations en tête à tête qui a repris entre les deux pays sous l'égide l'Union africaine (UA). «Il y a eu des bombardements hier (vendredi) matin à 3h25 dans un endroit appelé Rubaker, dans (l'Etat) du Bahr-El-Ghazal-Nord», a affirmé Philip Aguer, porte-parole de l'armée sud-soudanais. Selon lui, huit bombes ont été larguées par des avions, de fabrication russe, Antonov de l'armée soudanaise. «Deux civils ont été blessés -- un homme et une femme. Ils dormaient dans leur maison dans les villages de Wuer Kil et Wuer Puech» a poursuivi M. Aguer. «Cela pourrait avoir des conséquences parce que, peut-être, l'intention du Soudan est de nous bombarder et de cesser les pourparlers» a-t-il ajouté. «La dernière fois qu'ils ont voulu interrompre les négociations à Addis Abeba (la capital éthiopienne où siège l'UA), ils nous ont bombardé (...) c'était le 26 mars» a-t-il poursuivi. Les combats fin mars avaient conduit à une nouvelle escalade de violences entre Juba et Khartoum qui avait fait craindre une nouvelle guerre ouverte entre les deux parties. Le Nord et le Sud se sont livrés des décennies de guerre civile dans le passé, qui ont fait des millions de morts. A la suite de ces combats, les négociations, destinées à résoudre des différends jamais réglés entre le Nord et le Sud malgré l'accès à l'indépendance du Sud en juillet 2011, avaient été interrompues en avril. Elles avaient laborieusement repris fin mai.