Le Soudan du Sud a porté plainte vendredi devant le Conseil de sécurité des Nations unies contre les bombardements de l'armée du Soudan sur son territoire, malgré la poursuite des pourparlers de paix entre les deux pays voisins à Addis Abeba. Le Soudan du Sud dénonce jusqu'à 100 agressions soudanaises contre son territoire depuis novembre, dans les Etats d'unité, du Haut-Nil, de Jonglei, du Bahr el Ghazal occidental et du Bahr el Ghazal Nord. Il «appartient au Conseil (de sécurité de l'ONU) maintenant, de condamner les actes de la République du Soudan, dans les termes les plus durs possibles, d'exiger l'arrêt de la violence» et d'imposer «des sanctions», déclare le Soudan du Sud dans un communiqué. Le Soudan du Sud, qui a repris mardi à Addis Abeba des négociations de paix avec le Soudan, avait également demandé mercredi à Khartoum d'achever son retrait de la région pétrolifère d'Abyei, disputée par les deux pays. Le négociateur pour le Soudan du Sud, Pagan Amum, qui se trouvait dans la capitale éthiopienne, avait affirmé que «l'armée soudanaise a laissé derrière elle deux patrouilles». Les pourparlers d'Addis Abeba sous l'égide de l'Union africaine (UA) visent à régler de nombreux différends qui opposent toujours les deux voisins, plus de dix mois après la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, et ont repris après de récents combats très violents à la frontière. Abyei, occupée par les troupes de Khartoum pendant un an, est un des points de contentieux majeurs. Une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU du 2 mai demandait aux deux parties de se retirer d'Abyei d'ici le 16 mai. Le Soudan du Sud avait respecté cette date-limite alors que le Soudan a retiré ses hommes après.