A quelques heures seulement de son départ pour Londres où il doit rejoindre la délégation algérienne qui doit prendre part aux Jeux olympiques de Londres 2012, le président du Comité olympique algérien, Rachid Hanifi, qui représentera notre pays, a bien voulu nous accorder une interview en exclusivité dans laquelle il évoque pour nos lecteurs, les différentes facettes qui domineront la participation algérienne. La Nouvelle République : Alors, président, c'est le départ ? Rachid Hanifi : Effectivement, c'est le grand départ pour aujourd'hui, avec le gros de la troupe. L'aventure olympienne va commencer. C'est assez excitant pour tout le monde car c'est l'événement sportif le plus important. Vous partez avec quels sentiments ? Pour ce qui me concerne, je pars avec le sentiment d'avoir tout de même accompli l'essentiel de la mission dévolue au COA, malgré toutes les difficultés et entraves que nous avons rencontrées durant toute cette année. Vous avez rencontré les athlètes, comment sont-ils ? Les athlètes que j'ai rencontrés lors de la réception de jeudi à Djenane El Mithak, étaient relativement sereins, conscients de la mission qui est la leur. Ils étaient heureux de pouvoir réaliser le rêve de tout sportif. Je pense qu'une grande motivation les accompagnera dans leurs compétitions respectives. Très rapidement, une présentation de notre délégation. Ils sont combien et quelles disciplines représentent-ils ? La délégation sportive est composée de 39 athlètes représentant 12 disciplines. Ils vont affronter des athlètes de haut niveau, des champions olympiques, ce sera une dure confrontation. Pensez-vous qu'ils seront en mesure de créer des surprises ? Le niveau des JO est effectivement très élevé, se qualifier pour ces jeux est déjà une belle performance. Je pense que certains athlètes peuvent nous faire valoir des satisfactions, notamment avec la boxe, le judo avec l'expérience de Soraya Haddad et l'athlétisme avec le jeune Makhloufi qui semble être en bonne forme. Dans quelle discipline comptez-vous réaliser les meilleurs résultats ? L'expérience de ces dernières années nous montre que les disciplines qui dominent en international sont la boxe, le judo (bien qu'amoindri pour cette édition) et l'athlétisme. Je pense que cette particularité est surtout due aux prédispositions naturelles du sportif algérien. Vous vous rappelez de la dernière sortie de nos athlètes où les résultats ont été catastrophiques... Ne craignez-vous pas un scénario identique ? Dans les deux cas pourquoi ? Les résultats des dernières sorties n'étaient effectivement pas très satisfaisants (Jeux africains de Maputo et arabes de Doha). J'espère qu'entre-temps, les staffs techniques ont pu apporter les correctifs nécessaires pour mieux représenter l'Algérie aux JO de Londres. Vous le savez aussi bien que nous, la récolte de médailles n'a jamais été lourde, pourquoi ? Question de moyens, d'équipements, de conditions de préparation ? Je précise qu'en raison des critères de qualification de plus en plus dures, la participation aux Jeux olympiques est, en elle-même, une bonne performance. Pour ce qui est de la récolte de médailles, il faut effectivement beaucoup de moyens (moyens financiers, infrastructures spécialisées, encadrement de haut niveau), mais il faut surtout une politique sportive rationnelle et une stratégie adaptée aux objectifs. Les présidents des fédérations qui seront sur place sont-ils optimistes ? Des pronostics peut-être à nous confier... La majorité des présidents sont prudents quant aux pronostics. J'ai entendu l'entraîneur de boxe s'engager sur une médaille, j'espère que la réalité de terrain sera meilleure pour les disciplines porteuses d'espoir. En fait, c'est aussi le Maghreb qui va tenter d'affronter les grands. Au plan maghrébin, je pense qu'il se pourrait qu'il y ait de belles performances. Nous aimerions revenir sur une information qui a secoué l'actualité, il s'agit des deux volleyeuses qui ont été surprises en train de voler dans une grande surface. Il y a celle qui a profité d'un déplacement pour s'envoler et aussi l'histoire du dopage. Quelle analyse faites-vous de tout cela ? Le comportement de certains athlètes montre que le volet éducation n'est pas bien pris en charge par les staffs techniques. L'athlète international est un ambassadeur de la jeunesse du pays, il doit être un modèle. De plus, lorsque l'on participe aux Jeux olympiques, on doit savoir que l'on n'est pas attendu seulement sur le plan des performances sportives, mais également au niveau du respect des valeurs d'éthique et de morale qui constituent les fondements de l'olympisme. Un mot avant le décollage ? Nous partons pour une participation sportive la plus élevée au niveau planétaire. C'est évidemment, une fierté et en même temps une lourde responsabilité de devoir représenter le pays à ce niveau, car les Algériens attendent toujours des résultats qui aiguisent un peu plus leur fierté. Etant en plein mois de Ramadhan, j'espère que nos athlètes offriront aux Algériens la possibilité de passer un Aïd el-Fitr joyeux en leur offrant quelques bons résultats.