Aziz Chaibainou a été inter gauche, ailier gauche et buteur durant une quinzaine d'années au MSP Batna depuis son intégration à l'école de football du club puis son incorporation sous les couleurs de l'USM Khenchela. Il a joué en seniors au MSPB alors qu'il était à peine en deuxième année junior en 1979 parce qu'il jouissait d'un potentiel technique remarquable. C'est ce qu'il confirmera en 1982 en marquant trois buts dans trois matchs barrages pour l'accession du MSPB, respectivement face à l'ASPTT de Constantine, Hamra Annaba et Chelghoum Laïd. L'accession acquise et en guise de récompense, Aziz Chaibainou et toute l'équipe du MSPB furent envoyés en Espagne où ils ont suivi le mondial ibérique notamment l'exploit algérien à Jijon où les Madjer, Bellouli, Assad et consorts ont réussi à damer le pion aux Allemands de Rummenige. Au retour du mondial, le MSPB confia ses destinées à l'entraîneur Zekri Hocine, placé sous la houlette d'un directeur technique nommé Rabah Saâdane – batnéen de naissance et ex-enfant du club – lequel tenait à réaliser pour Batna et les Aurès, ce que Mahieddine Khalef avait fait pour la JS Kabylie. Mais ce passage de Saâdane à la tête technique du MSP Batna ne dura malheureusement qu'une saison parce qu'il n'y a pas eu de répondant pratique du côté des dirigeants de l'époque. Ces derniers, selon certaines sources, s'étaient avérés incapables de réunir les conditions pédagogico-sportives dont avait besoin le duo Saadane-Zekri pour le changement de fond projeté. En 1982, ce fut la grande bataille sportive au niveau de l'est algérien pour l'accession et le MSP Batna réussira son coup grâce à une équipe époustouflante au sein de laquelle brillait Aziz Chaibainou au talent de vrai buteur. Sous la direction de l'entraîneur Guellil Brahim (1985), Aziz Chaibainou marqua cinq buts lors de cinq matchs qualificatifs pour la coupe d'Algérie. Mais il ne put poursuivre sa performance suite à une intervention chirurgicale sur l'appendicite. Ceci le priva de participer au match de quart de finale face au CREC de Constantine et en l'absence de la force de frappe de Chaibainou, le MSPB s'inclina par 1 à 2. Peu avant (1982 à 1984), Aziz Chaibainou fit partie de la sélection de l'est au poste de milieu de terrain, évoluant aux côtés des Osmani (gardien/ESS), Bendjaballah (ESS), Amokrane (Aïn Beida), Bennagoun (CSC), les frères Chakati (ESG) et autres. Ecœuré par le clanisme et la discrimination entretenus par des dirigeants du club au sein des joueurs, Aziz Chaibainou a décidé de claquer la porte et se faire recruter à l'USM Khenchela. Ce départ aurait été motivé en fait par une zizanie interne au Mouloudia de Batna plus précisément une distribution sous la table de logements en faveur de certains «chouchous» de certains dirigeants au détriment des joueurs dont les familles étaient mal logées. Pour Chaibainou, si le MSPB stagne souvent, ce fut toujours en raison de certains dirigeants qui, sans avoir de l'envergure dans la plupart des cas, versant dans l'entretien du clanisme au sein des joueurs. L'âge d'or avec l'USM Khenchela Aziz Chaibainou s'installa donc en 1993 à Khenchela où il évolua au sein de l'USMK successivement sous la direction de Khiari, Boukolt, Benkiniouar (Da Hamou pour les Batnéens) et Boufas. De cette période, il n'en garde que de bons souvenirs : en 1997, Aziz réussira à se classer meilleur buteur de l'est algérien, suivi du Constantinois Benkenida (2e) et du Eulmi Bousmina (3e). Son joli but restera celui marqué à El Eulma grâce à un coup de ciseaux spectaculaire, obligeant l'équipe locale au partage aux points (2-2). Face au CABBA où évoluaient les Loucif, Chaibainou participa à la victoire de son équipe grâce à une tête plongeante (4-1). Dans le derby local de Khenchela entre l'USMK présidé par feu Bouguerra dit Laglag et son rival l'IRBK dirigée par Chafai Boudebouz, c'est Chaibainou qui renversa à la dernière seconde du match le score de la partie (2-1). Mais ce sont surtout les Constantinois du CSC qui se souviendront le plus de Aziz : le CSC, demeuré invaincu après 24 rencontres disputées, laissera des plumes à Khenchela après le but inscrit par Chaibainou (1-0). Ce fut donc le CSC qui s'est vu stoppé dans sa route vers l'accession et c'est plutôt son rival constantinois le MOC qui décrocha cette accession. Chaibainou, le bourreau éternel du gardien Harriza et le fin buteur contre le gardien Baghloul (Collo), considère que la meilleure période du MSP Batna fut celle où le club était drivé par le Constantinois Abdelkrim Beldjoudi, auquel il tient à lui rendre un hommage spécial. Tout comme il s'incline à la mémoire de l'entraîneur Benkiniouar qui aurait, selon lui, aidé discrètement le MSPB pour son accession en 1982. Son estime pour l'ex-président Youssef Boudemagh, Guettaf Ali, Besbès Hamoudi et le tôlier Mansour – supporter très actif pour l'intérêt du club – restera sans limites...