Valerie Amos, responsable du département des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), est arrivée mardi en Syrie pour une visite de trois jours dans la région consacrée à l'aide à apporter aux civils pris au piège ou déplacés par le conflit syrien. Valerie Amos doit rencontrer des responsables du gouvernement, parmi lesquels le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, et du Croissant-Rouge arabe syrien, a précisé Jens Laerke, porte-parole d'Ocha. «Elle est là-bas pour manifester sa très sérieuse préoccupation à propos de la situation», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Genève. «Elle va étudier la situation sur le terrain et discuter avec le gouvernement ainsi que les partenaires humanitaires sur les moyens d'accroître l'aide en Syrie.» La situation humanitaire s'est encore dégradée depuis début juillet avec l'intensification des combats entre insurgés et forces loyales au président Bachar Al-Assad, notamment dans la capitale Damas et dans la plus grande ville du pays, Alep. L'ONU estime à deux millions le nombre de Syriens touchés par le conflit, qui dure depuis 17 mois, et plus d'un million ceux qui ont été déplacés à l'intérieur du pays. «Ce sont des personnes qui ont été déplacées de leur lieu de résidence, où il y a eu des bombardements, ou qui ont été touchés par la hausse des prix et le peu de ravitaillement de certaines zones. Ce sont des enfants qui ne peuvent plus aller à l'école, des étudiants qui ne peuvent plus se rendre à leur résidence à cause de l'insécurité ou parce que des déplacés occupent les lieux», a dit Jens Laerke. Valerie Amos va étudier les différents moyens d'accroître l'aide humanitaire aux civils, mais selon plusieurs diplomates, les combats doivent diminuer pour que l'accès aux zones les plus chaudes soit possible. En mars, Valerie Amos avait obtenu un accord avec le gouvernement syrien pour une estimation conjointe mais limitée de la situation humanitaire. Mais depuis, les efforts de l'ONU pour lancer une opération d'assistance d'envergure ont été entravés par la bureaucratie et l'insécurité en Syrie. Les réseaux de distribution des Nations unies fonctionnent, mais un appel aux dons pour la Syrie chiffré à 180 millions de dollars (145 milliards d'euros) n'a pour l'instant été financé qu'à hauteur de 40%, a indiqué Jens Laerke.