En effet les dégâts sont faibles par rapport aux quantités de pluies enregistrées surtout dans les villes dont la protection a été réalisée. Les prévisions météo se sont avérées sur le terrain un peu plus importantes, que celles attendues. Les précipitations qui se sont abattues sur les régions de la steppe et Hauts-Plateaux et une partie du littoral avec le sud-ouest du Sahara sont en même temps providentielles et dévastatrices. Cette fin de semaine a été le point de rupture avec la période des canicules et des chaleurs étouffantes. Il a plu et même bien plu cette année. Si on compare la situation avec les dégâts causés par les incendies de forêt, ceux des inondations sont minimes pour ne pas dire que les pluies ont été salvatrices et pour les sapeurs-pompiers et les forestiers d'une part et pour les riverains de forêts d'autre part. Ces pluies ont certes causé des dégâts qui ne sont pas encore évalués pour l'instant. A Adrar on parle de disparitions de personnes lors de ces inondations. A Béjaïa ce sont des trombes d'eau qui se sont abattues sur les villes et villages et ce, tôt dans la matinée du vendredi passé. Les quartiers de la ville situés en contrebas ont tous ou presque été inondés. Les torrents d'eaux boueuses ont envahi les routes principales les rendant difficilement praticables. La photo de la trémie, en chantier dans le quartier d'Amriou, envahie par les eaux a fait le tour du monde à travers les réseaux sociaux. Les parkings et surtout les marchés de l'informel ont eu eux aussi pour leur compte et se sont retrouvés coupés du reste de la ville. Béjaïa est une ville qui doit être protégée contre les inondations. Elle est drivée par Hamou Ahmed Touhami qui a su préserver les villes inondables de la wilaya de Djelfa il avait mis à profit son expérience dans ce genre de situation. A Bouira et particumièrement sur la RN 5 les quantités d'eaux tombées de l'impluvium de Bechloul ont obstrué la route la rendant impraticable pendant plus de deux heures, les avaloires n'ont pas bien fonctionné ou étaient obstrués. Au lieu de participer au dégagement des gravats, les habitants de ces contrées s'en prirent aux agents de la Protection civile. Ces derniers se sont mobilisés pour le décongestionnement des avaloires tout en prenant leur mal en patience. Les villes et villages protégés ont bien résisté Hassi Bahbah, Djelfa, El-Bayadh, Bab El-Oued et tant d'autres villes et villages qui ont bénéficié d'abord des corrections torrentielles érigées sur les talwegs et versants de montagnes attenantes aux agglomérations sus-citées et surtout les ouvrages de protection de berges des oueds et les canaux de dégagement et drain des eaux pluviales ont très bien fonctionné. A la wilaya de Djelfa, il reste beaucoup à faire pour se soustraire à ce genre de situation à titre préventif. Ghardaïa ne sera inondée désormais que si un déluge s'abattra sur la région. Pour les agriculteurs : autant vivre les inondations et la satiété que la sécheresse et la misère Pour les connaisseurs, ces pluies soient-elles diluviennes étaient attendues durant les mois de juillet et août. Les agriculteurs imploraient le ciel de déverser ses eaux sur la terre. Cette période dans le calendrier agricole est dénommée en arabe «El-Kharfia» (l'automnale) et les précipitations orageuses sont dénommées «salahet en'nouader» (la nettoyeuse des foins). Cela ne survient pas à chaque année. En Algérie depuis une décade ces pluies deviennent fréquentes. La pluie est considérée par les citoyens du monde rural comme une récompense divine pour la bonne récolte d'un pays. Pour l'instant quel que soit « x » le bilan n'est pas aussi lourd que celui causé par les incendies de forêts. Cette année les épis seront plus lourds que la tige qui les supporterait.