Les tares sont tellement nombreuses qu'elles deviennent criantes dès les premières pluies automnales. Quelques heures de pluies ont été suffisantes pour mettre à nu les tares et les imperfections des travaux effectués sur les voies publiques à travers les communes et la ville de Tizi Ouzou. En quelques heures de mauvais temps, la circulation est devenue quasiment impossible sur un grand nombre d'axes routiers. Les précipitations ont même rendu la circulation piétonne très difficile sur les trottoirs. Jusqu'à hier, les services de la Protection civile n'ont pas relevé de dégâts sur les habitations et de perte en vies humaines. Les pluies n'ont provoqué que des désagréments qui ont nécessité des interventions pour éliminer les eaux accumulées au niveau de quelques agglomérations. Les quelques heures de pluies ont suffi pour inonder des cités à Draâ Ben Khedda et à Tademaït, deux villes situées dans les plaines, à 10 km à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou. Les eaux, sans avaloires, ont envahi les cours et les allées des deux agglomérations bloquant la circulation automobile et piétonne jusqu'à l'arrivée des éléments de la Protection civile. Au niveau de la RN72 reliant la ville de Tizi Ouzou au versant nord, la circulation a été bloquée pendant plusieurs heures et à maintes reprises durant les deux précédentes journées. Les ponts non obstrués depuis des années n'ont pas pu contenir les grandes quantités d'eau qui s'y déversaient. Sur les lieux, les travailleurs des ponts et chaussées étaient à pied d'oeuvre, dégageant la chaussée, pour faciliter le passage des automobilistes. Aussi, faut-il mettre en évidence que si les dégâts n'ont pas été signalés, ce n'est pas grâce à l'oeuvre de l'homme, mais plutôt à la nature du relief de la région que le salut est venu. Montagneuse, escarpée, et faite de collines, la région facilite la circulation des eaux malgré l'intensité des précipitations. La preuve en est que les seules villes où les eaux ont nécessité l'intervention de la Protection civile, sont celles situées dans la plaine. Les désagréments, heureusement sans incidences dommageables sur les biens et les vies humaines, sont, par contre, quasiment généralisés. Quelques minutes d'averses ont bloqué toutes les artères des villes, y compris au chef-lieu de wilaya. Les travaux effectués sur les trottoirs, les routes, les ponts et tous les ouvrages d'art ont montré leurs limites. Les dernières averses ont dévoilé l'absence d'études sérieuses avant le début des chantiers. Sur les routes, les eaux coulent sur les ponts alors que le bon sens dit le contraire. Dans les villes, les avaloires sont soit inexistants, soit conçus plus hauts que la chaussée. Par conséquent, les eaux trouvent difficilement des échappatoires pour s'y déverser. Les tares sont tellement nombreuses qu'elles deviennent criantes dès les premières pluies automnales. Enfin, à ce stade, la gestion des collectivités locales ne devrait-elle pas s'inspirer des pratiques ancestrales? Cette période était, en fait, consacrée aux travaux d'intérêt public comme le débouchage des fossés avant l'arrivée des premières pluies. Au même moment, la gent féminine s'occupait, elle, de l'incinération des divers déchets ménagers. La disparition de ces pratiques induite par le rythme effréné de la vie moderne n'a hélas pas été relayée par les nouveaux réflexes en cours dans les pays développés. N'est-ce pas que pour conduire, au démarrage, il faut toujours commencer par regarder derrière soi...