Il s'agit d'animaux domestiques ou sauvages qui peuplent l'univers des enfants dont on a du mal à expliquer les préférences et les peurs face à ce monde mystérieux qui les hante sans cesse. Qui de nous ne se souvient pas des peurs ou des joies qu'il a éprouvées à la vue de tels ou tels animaux, pour des raisons restées inexpliquées. «J'ai de l'âne mon plus mauvais souvenir d'enfance. On en avait un, très solide mais agressif. Une fois, m'étant trop approché de lui pour lui donner à boire, il m'a mordu le bras. Et j'ai gardé des dents de ses deux solides mâchoires des marques indélébiles pendant des mois», raconte un fils de fellah qui dit avoir eu de la chance de n'avoir pas été infecté à une époque où il n'y avait aucun moyen de soigner les infections. «Moi, j'aimais beaucoup les mulets au point de leur caresser les pattes arrière, en cachette de mon père. Je n'avais que cinq ans lorsque j'ai été pris de passion pour cette race hybride renommée pour ses ruades qui assomment», rétorque un autre, fin connaisseur des animaux de compagnie. Chaque enfant a ses prédilections Les écrivains qui ont la vocation d'écrire en littérature enfantine, accordent aux animaux une place privilégiée : «le Chat botté, le Petit Chaperon rouge» dans la catégorie contes en sont les plus représentatifs, comme les fables à prédominance animale et destinées aux enfants qui, doit-on le rappeler, sont en âge de rêver. Dans la catégorie des contes à caractère ludique et à vocation didactique, Saint Exupéry aurait remporté la palme du mérite avec «le Petit Prince» dont le personnage enfantin éponyme du conte fait une rencontre fantastique en plein désert, celle d'un renard qui lui dit : Apprivoise-moi si tu veux que je devienne ton ami, les hommes me chassent. Le Petit Prince descendait d'une autre planète. Ce conte qui suscite de l'intérêt même auprès d'un public d'adultes, rappelle les films et romans documentaires conçus pour des élèves du primaire qui ont besoin de s'épanouir avant d'aborder l'âge de l'adolescence. Un animal de compagnie pour un équilibre psychologique Cela ne correspond pas aux besoins de tous les enfants, mais un animal peut être ressenti comme une consolation quand il y a frustration dans la famille sous le prétexte que l'enfant ne trouve pas l'affection nécessaire à son équilibre psychologique, l'animal peut être là pour combler un vide. Ce qui se passe en cas de divorce des parents. Et dans tous les cas de figure, la place de l'animal dans l'imaginaire de l'enfant est telle qu'il lui arrive de ne pas pouvoir s'en passer. Cela peut aller même jusqu'à l'identification à l'animal. L'animal en peluche pour les tout petits enfants, peut répondre aux attentes du moment. Dans ce cas, l'animal sauvage le plus dangereux qui soit, fait l'affaire lorsqu'il est empaillé. L'animal supposé connu par les récits fantastiques rapportés, est là pour apaiser les pulsions. L'expérience nous a apporté la preuve que les enfants aiment surtout les animaux de la jungle et qui font peur. C'est pour mettre de l'ordre dans ses émotions. C'est pour le combler que les auteurs, généralement anonymes, peuplent les contes de fées d'animaux sauvages. L'une des premières imitations de ces animaux sauvages que l'enfant peut lancer dans tous les sens, s'il en a le désir, c'est l'ours en peluche, dont il a vu le vrai à la télévision dans les films documentaires, dans les livres. Le fait d'être proche de l'animal, sans l'être réellement, apporte à l'enfant un réconfort psychologique nécessaire à son épanouissement, au développement de sa personnalité et du sens des responsabilités. Et comme chaque pays ou continent a sa propre faune, les goûts des enfants pour les animaux sont différents. On devrait faire des tests à l'échelle internationale pour interroger les enfants sur leurs préférences animalières. Les Africains pourraient dire leur amour des panthères, sinon des lions ou des éléphants, tant le choix est fonction du milieu et de la culture de son environnement. Les Européens pourraient vous dire toute leur sympathie pour les dauphins, les tortues, les ours, les loups, sinon pour les chiens et les chats, animaux de compagnie bien traités.