La principale force de l'opposition syrienne, le Conseil national syrien (CNS), souhaite que les pays arabes œuvrent ensemble à une intervention internationale en Syrie similaire à celle menée en Libye l'an dernier, dit son président. «Nous appelons les Arabes à entreprendre une initiative claire et sérieuse, comme la position qu'ils avaient adoptée par rapport à la révolution libyenne», déclare Abdelbasset Sieda dans un entretien au journal Al Hayat publié mercredi, après des entretiens à Doha avec des responsables qataris. «Il doit y avoir une réelle volonté d'action avec les Européens afin de retirer toute légitimité au régime [de Bachar al Assad, ndlr] dans un premier temps et ne pas laisser les meurtres de Syriens se poursuivre de la sorte», ajoute-t-il. À Doha, il s'est entretenu avec le Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Qatar et président du comité de la Ligue arabe sur la Syrie, Hamad ben Djassim ben Jaber Al-Sani. La Ligue arabe avait exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à établir une zone d'exclusion aérienne l'an dernier pour protéger la population libyenne, posant les jalons d'une aide de l'Otan et des alliés arabes aux rebelles ; ce qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi. Abdelbasset Sieda fait également part de l'opposition du CNS à une participation iranienne aux efforts de résolution de la crise syrienne, arguant que Téhéran fait partie du problème. Il en est de même pour le «groupe de contact», initiative du président égyptien Mohamed Morsi, qui inclut la République islamique et qui s'est réuni lundi. «L'Iran procure des armes, de l'argent et des plans au régime, même le commandant des Gardiens de la révolution iranienne a admis que des Gardiens de la révolution se trouvaient en territoire syrien», dit-il. Selon le président du CNS, le refus de l'Arabie saoudite de se joindre à la réunion du «groupe de contact» en raison de la présence de l'Iran est un signe d'échec de cette initiative. Abdelbasset Sieda en appelle donc à une intervention internationale militaire, évoquant le chapitre VII de la charte des Nations unies. L'Occident s'est toutefois montré réticent à rééditer en Syrie l'expérience libyenne. La Chine et la Russie ont fait usage de leur droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, s'opposant à toute intervention extérieure. Environ 27 000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte contre le président Bachar al-Assad en mars 2011. Le mois d'août dernier a été le plus sanglant.