Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a critiqué lundi la visite à Damas de l'émissaire international Kofi Annan, estimant que l'échec de sa mission appelait une action internationale urgente "sous le chapitre VII" de la charte de l'ONU. Dans un communiqué publié tôt lundi, le CNS accuse M. Annan d'avoir choisi, au moment où les tueries se poursuivent dans le pays, "de rencontrer des symboles du régime tout en ne participant pas à la conférence des Amis du peuple syrien à Paris à la grande surprise des pays participants". Les Syriens "ne peuvent justifier ces pas faits par l'émissaire alors qu'il a affirmé que sa mission n'était pas illimitée dans le temps", poursuit le CNS. Par ailleurs, la coalition estime que M. Annan a reconnu que "son plan n'avait 'pas réussi' ce qui appelle une action urgente au niveau international pour arrêter les meurtres en série perpétrés par le régime". Les manquements du régime à son engagement au plan Annan "exigent que la communauté internationale (...) adopte des résolutions au Conseil de sécurité sous le chapitre VII et prennent des sanctions contraignantes à l'encontre du régime", poursuit le communiqué. Le chapitre VII de la Charte des Nations unies prévoit des mesures coercitives en cas de menace contre la paix, allant de sanctions économiques à l'usage de la force militaire. M. Annan, auteur d'un plan de sortie de crise resté lettre morte, est arrivé à Damas dimanche soir pour sa troisième visite en Syrie dans le cadre de sa mission. Il doit notamment y rencontrer le président Bachar al-Assad. A la veille de son arrivée, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe avait reconnu qu'il n'avait "pas réussi" sa mission et plaidé pour associer l'Iran aux discussions, dans un entretien au quotidien français Le Monde. Le CNS a critiqué cette invitation faite à Téhéran, qualifié de "complice" du régime Assad. Début juillet, plus de 100 pays arabes et occidentaux ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution contraignante comportant une menace de sanctions contre Damas lors de la réunion à Paris des Amis du peuple syrien. En Syrie, la répression du mouvement de contestation populaire et les combats qui ont suivi entre forces gouvernementales et opposants armés ont fait plus de 17.000 morts depuis mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).