Dans le cadre de la tenue de la 17e édition du Salon international du livre d'Alger, la maison d'édition APIC, a livré une fournée de beaux titres dont entre autres Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation, signé Marie-Joëlle Rupp. L'auteur et biographe Marie Joëlle Rupp a entrepris une lourde tâche. Celle de faire paraître un livre en hommage à son défunt père Serge Michel. Un homme qui a servi la cause algérienne. A travers une écriture fluide, elle retrace la vie de ce père dont elle n'a fait la connaissance que quatre mois avant sa mort. Des retrouvailles intenses en émotion et en souvenirs à la fois. A travers une documentation bien fournie et par la suite vérifiée par des hommes qui ont approché son défunt père, l'auteur invite le lecteur à un voyage initiatique. Pour rappel, Michel était un journaliste mais aussi un excellent analyste politique. Il savait qu'une indépendance qui naît dans une guerre aussi violente et un mouvement nationaliste forgé dans les conflits et les contradictions ne pourrait être que contradictoire. Il ne s'attendait ni à un enfer, ni à un paradis. En quatrième de couverture, plusieurs questions sont posées dont entre autres : Qui était Serge Michel ? Ce «coureur de grands chemins [...] ce fantôme du siècle, un homme qui s'est glissé partout en Afrique, qui a participé à des aventures, des épopées dont nous avons tous entendu parler» et dont Jean-Claude Carrière nous dit aussi qu'«il y avait en lui une part de rêve avec tout ce que cela comporte d'impossible. Il a constamment essayé de mettre dans sa vie cette part d'inattendu, d'imprévu et même de danger, ce rêve après lequel nous courons tous sans jamais pouvoir l'atteindre». Serge Michel était un journaliste militant dans la mouvance de Ferhat Abbas, il rejoint le FLN dont il assure la propagande. Après avoir été attaché de presse de Lumumba au Congo, il sera l'interlocuteur de Che Guevara et d'Amilcar Cabral à Alger. Ecrivain, poète, scénariste, ami de Visconti et de Rossellini, Serge Michel prit une part très active aux luttes et aux débats de la décolonisation. Rebelle et libertaire, témoin privilégié des années de combat pour l'indépendance de l'Algérie, quel regard portait-il sur cette histoire qui a broyé tant de ses amis et de ses adversaires ? Question à laquelle tente de répondre sa fille qui ne l'a connu que peu de temps mais qui a réussi à brosser un tableau des plus pathétiques. Le regretté Serge Michel était tellement attaché à l'Algérie qu'il fut enterré au cimetière d'El Alia. Il est à noter que Marie-Joëlle Rupp est journaliste et écrivain. Elle a déjà publié trois biographies : Théodore Monod, appel à témoins, Vigné d'Octan, un utopiste contre les crimes de la République, et Vinci soit-il : biographie de Claude Vinci, chanteur, auteur et déserteur, préface de Gilles Perrault.