La roue de la coupe d'Afrique des nations, loin d'être celle de la fortune, fera-t-elle des heureux en Afrique du sud ? Certainement. Des malheureux aussi. l'organisation de celle-ci coûtera la bagatelle de 41 millions d'euros à l'Afrique du Sud. «Nous faisons tout pour éviter toute extravagance», a assuré la vice-ministre des Finances Nhlanhla Nene à des journalistes, alors que l'accueil de la Coupe est critiquée sur place. «Les financements que nous avons approuvés pour la CAN, nous avons vraiment fait les fonds de tiroirs... Je ne crois pas que l'on puisse dire qu'il s'agit de dépenses de prestige !», ajoute-t-elle. Ceci dit, cette nouvelle carte sportive africaine va poursuivre son petit bonhomme de chemin jusqu'à élire les meilleures équipes du continent, tant au niveau de la sportivité, de la démonstration technique que de l'engagement. Ainsi, quelques jours déjà après le tirage au sort, des voix se font entendre pour applaudir ou manifester leur mécontentement quant au sort qui leur est réservé par les «boules multicolores». A commencer par l'Afrique du sud, «vous pensez que l'équipe d'Afrique du Sud va réussir quelque chose de bien à la CAN-2013 ?», lance un confrère de la presse sud-africaine qui ne se fait guère d'illusion, «les Bafana bafana qui pointent à la 76e place au classement des nations d'octobre 2012, n'iront pas très loin durant la Coupe d'Afrique des nations, organisée ici du 19 janvier au 10 février 2013», ajoute-t-il. Une première inquiétude est déjà semée. Par ailleurs, le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Sabri Lamouchi, estime à tord ou à raison que le groupe D avec le Togo, l'Algérie et la Tunisie est le «pire» possible pour les Eléphants. Le sélectionneur de la RCD Claude Leroy, lui, lève ses mains au ciel et se dit être motivé par la perspective d'affronter le Ghana, le Niger de Gernot Rohr et le Mali de Patrice Carteron dans le groupe B. Pour Patrice Carteron, le sélectionneur de l'équipe du Mali, le groupe D serait pour lui, «le groupe de la mort pas facile à manier notamment avec l'Algérie et la Côte d'Ivoire, mais le hasard a voulu que l'on ne soit pas dans ce wagon autrement nos chances ne seront pas de si bonnes. Par contre dans le notre groupe B, s'il y a bien une équipe à abattre c'est bien le Ghana. Mes joueurs sont tous conscients de la tâche difficile qui les attend et nous allons nous préparer pour rester dans les défis. Le Niger n'est pas aussi compliqué mais il risque de créer la surprise, nous retenons qu'il a réussi l'exploit en éliminant la Guinée avec Gernot Rohr à sa tête. Bon pour l'instant, techniquement il n'est pas une menace directe. Par contre, la République démocratique du Congo avec Claude Leroy sera, nous le reconnaissons, très compliqué. Leroy est un renard, il sait où il met ses pieds. Nous dirons aujourd'hui que ce ne serait pas un groupe à surmonter». Le sélectionneur de la Zambie, Hervé Renard, reste optimiste, «Burkina Faso et Ethiopie seront nos nouveaux adversaires. Nous dirons aujourd'hui que la barre n'est pas haute pour que le passage soit impossible mais nous sommes en mesure de dire que c'est jouable, notre équipe respecte tout le monde. Ce qui est fort intéressant à vivre, c'est surtout la revanche à prendre contre le Nigeria. Là ce sera un match exceptionnel dans un cadre exceptionnel avec une victoire qui devrait être exceptionnelle. Je raconte ça sous un angle sportif, cela fait rappeler aux joueurs et à moi-même 2010,où l'on a perdu en quart de finale, aux tirs au but contre eux. 2013 sera différente, nous avons évolué, corrigé nos erreurs et amélioré nos stratégies donc il faut s'attendre à un résultat à la hauteur d'une revanche strictement sportive. Dans mon esprit, il n'y a pas d'équipe plus faible que l'autre. Il y a trois matchs à négocier. Etre le tenant du titre, je pense en tout cas que ça enlève plus de pression que ça n'en met». Sabri Lamouchi, le sélectionneur de la Côte d'Ivoire est plus réservé, «un tirage que nous qualifions tous ici de méchant, de dur et de compliqué. Je dirais que la manche la plus dure, ce sera face à l'Algérie, ensuite arrive le Togo qu'il faudrait respecter mais ne poserait pas tant de problème à mes joueurs. La Tunisie, un sacré morceau à prendre au sérieux mais le danger n'est pas aussi élevé. Il faudrait faire très attention à nos amis de Tunisie, (son pays d'origine). J'aurais préféré les rencontrer le plus tard possible dans la compétition. Je les connais bien sûr, un peu mieux que d'autres. Avant le tirage, nous nous sommes amusés à imaginer le pire des scénarios, nous avons vu juste avec l'Algérie mais pas avec les autres. Le jeu sera très compliqué, face au Togo en premier match, une occasion pour s'échauffer mais avec une très grande vigilance. Nous ne devons pas décevoir ceux qui nous donnent déjà l'élu de la CAN-2013. Nous avons des adversaires nous les attendons au virage... sportivement». Pour Sami Trabelsi, le sélectionneur de l'équipe de Tunisie, c'est «une belle aventure avec de grandes équipes. Des équipes rodées dans des CAN, elles savent comment jongler avec la balle dans de pareilles compétitions. L'Algérie, le Togo et surtout la Côte d'Ivoire, la brochette n'est pas facile à avaler. Ce sera dur, très dur mais comme chaque équipe, le sérieux dans la préparation donne généralement de très bons résultats, alors je pense que c'est un groupe assez équilibré. Il contient certaines des meilleures nations de la compétition». Vahid Halilhodzic, le sélectionneur des Verts parle de revanche à prendre, mais aussi de niveau, «les équipes se valent. La chance n'est pas la graine sur laquelle il faudrait trop y compter. Il y a des joueurs et une stratégie pour brosser l'adversaire et sortir de sa tête haute. Pas de commentaires à faire sur ce plan si ce n'est se préparer et s'imposer sur le terrain. Nous devons aussi penser à la coupe du monde».