Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie était profondément marquée par les vestiges de la colonisation. Pour remédier à cet état de fait, les Algériens ont spontanément compris et senti que la liberté s'identifiait au sentiment national et que le bonheur et le progrès de notre peuple se construisent autour de notre personnalité distinctive. Les Algériens avaient naturellement admis que liberté, nation, personnalité et finalement dimension universelle n'étaient que le produit et l'origine de la culture et de la pratique sportive. Au lendemain de l'indépendance, la fibre patriotique envahissait le cœur de chaque Algérien. C'était l'élément de base à l'épanouissement de notre être national et pour cela, il fallait continuer le chemin entrepris par la glorieuse equipe de football du FLN. Celle que l'on surnomme l'équipe de la liberté. Celle des Maouche, Mekhloufi, Kermali, Arribi, Bentifour, Rouai, Benfeddah, Bouchache, Zouba, Bekhloufi, Zitouni, Soukhane, Boubekeur et autres par la création du premier championnat national algérien de football et qui a vu la prestigieuse formation post-indépendance de l'union sportive musulmane d'Alger remporter le premier titre de champion d'Algérie en 1963, suivi de la constitution de la première équipe nationale algérienne qui dut affronter la sélection de Bulgarie en date du 6 janvier 1963. La composante alignée lors de cette rencontre était le premier pas d'une génération de footballeurs défendant les couleurs d'une Algérie libre et indépendante : Boubkeur, Aftouche, Messaoudi, Siki, Salah, Belbekri, Issad, Meziani, Bouhizeb, Lalmas, Zitouni, Mohamed, Lemoui, drivée par les Firoud, Khabatou et lbrir. Lors de cette confrontation, l'évènement le plus marquant était le but inscrit à la 70e minute de jeu, l'unique réalisation de sa carrière international de Zitouni Abdelghani qui est entré dans l'histoire du football algérien. Il a été celui qui aura ouvert le chemin des filets aux goleadors nationaux, les successeurs de Meftah (Blida), Lalmas, Khalem, Dali, Freha, Belloumi, Madjer, Assad, Dahleb, Amirouch, Menad, Bensaouala et autres Antar Yahia... Zitouni Abdelghani, ailier droit, au jeu très collectif, évoluait à la grande école de l'OM Ruisseau avant de traverser la rue pour se retrouver au sein du grand Chabab de Belcourt. Il a porté le maillot national six fois et marqué le premier but historique de l'Algérie libre et indépendante. Cette fibre patriotique a rejailli à travers la jeunesse algérienne actuelle. «One, tow, three, viva l'Algérie», voilà les mots qui reviennent à la bouche de chaque Algérien à chaque événement footballistique national. Une bonne façon, légitime, pour prouver tout l'amour à l'Equipe nationale algérienne de football. Une véritable explosion amoureuse d'un peuple envers sa patrie à travers la sélection de son pays, celle que l'on surnomme «Les Verts». Le football en Algérie ne date pas d'aujourd'hui, une grande histoire footballistique était née avec les Rachid Makhloufi, Kermali Abdelhamid, Maouche Mohamed, Bouchache Houcine, Rouai Amar, Benfadah Ali, Boubekeur Mohamed et autres joueurs doués techniquement, opérant au moment où le pays, l'Algérie était sous domination française. Certains d'entre eux ont été sélectionnés pour porter les couleurs bleu, blanc et rouge à limage de Zitouni Abdelghani, Brahimi, Rachid Makhloufi à la coupe du monde en suède (1958). Mais l'on se souvient tous que le vécu de ces respectueux footballeurs, mérite toute l'attention voulue, le devoir oblige. De prime abord, ils ont tout abandonné, répondant à l'appel du devoir, de la patrie de cette Algérie aujourd'hui libre et indépendante. Ils ont sacrifié leur carrière pour répondre positivement au mouvement nationaliste et faire partie de l'équipe de la liberté. Avec le recul du temps, on le sait, cette pléiade de joueurs étaient devenus les héros de la nation. Il savaient fait le tour du monde et se sont montrés les dignes ambassadeurs d'une cause juste, les défenseurs de la nation algérienne, un pays voué à l'indépendance, à la liberté, lors des différents rendez-vous planétaires en Chine, au Maroc, en Tunisie, en Jordanie. Là où ils sont passés, l'accueil de la population était grandiose. Les Boumazrag, Bentifour, Arribi, qui actuellement ne sont plus de ce monde, nous ont légués un héritage oh combien lourd ! Une vraie leçon de patriotisme. Les joueurs en particulier et bien sûr le peuple algérien, ont beaucoup souffert car les temps étaient très durs avec la pauvreté, l'ignorance et la misère qui s'abattaient chaque jour... en plus du fait que l'Algérie était colonisée par une puissance, il faut le dire, barbare et sans pitié. Malgré les dons qui émanaient de quelques généreux algériens, une goutte d'eau dans un océan de pauvreté et de misère, ensuite les joueurs ne percevaient aucune prime. La trésorerie ne le permettait pas, ce qui a obligé beaucoup de grands joueurs à faire un choix parfois très dur mais nécessaire. Le départ vers la France dans l'espoir de trouver un travail, était l'ultime solution... Signer une licence avec un club français, était chose courante en Algérie et ailleurs... La gloire attendait parfois des joueurs qui ont choisis le départ vers la France, tel le grand joueur Rachid Mekhloufi. Il est nécessaire de faire le lien entre le sport roi et la révolution algérienne. D'ailleurs, tous les matchs de football qui opposaient les clubs musulmans aux clubs français étaient des affrontement politiques... et chaque victoire était considérée comme un symbole de liberté et d'affirmation de la personnalité algérienne. La meilleure preuve que le football et la révolution étaient liés : l'ordre du FLN en 1956 qui interdisait toute participation aux différentes manifestations sportives des clubs musulmans, et bien évidemment, tous ont répondu à l'appel pour prouver leur attachement à la patrie... Parmi les clubs, on peut citer le Doyen des Aurès, le CA Batna qui fut un exemple, le Mouloudia d'Alger, la JS Bordj-Ménaïel, Hadjout et d'autres clubs algériens. L'ordre émanant du FLN en 1956 interdisant toute manifestation sportive avec les Français en Algérie a trouvé un écho favorable... Mais, les Algériens professionnels évoluant en France tels : Makhloufi, Kermali, Bachir Belaid, Bentifour... Jouant avec l'EN française, ils ne pouvaient pas répondre à cet appel sous peine de représailles de la part des français... Et ce fut l'idée de les faire sortir clandestinement de la France et de former une équipe de professionnels algériens... Ces derniers ont réussi à rejoindre la Tunisie via l'Italie. D'ailleurs, c'est à Tunis, le 15 avril 1958 que le FLN publia un communiqué «le FLN a la satisfaction d'annoncer qu'un certain nombre de sportifs professionnels algériens viennent de quitter la France et la principauté de Monaco, répondant à l'appel de l'Algérie combattante...». Le 3 mai 1958, une foule record avait envahi le stade municipal de Tunis pour assister à la première rencontre entre l'équipe du FLN et celle de Tunisie... L'équipe algérienne avait un problème de taille, ses membres étaient exactement dix et durent faire appel à un joueur algérien résidant à Tunis pour compléter l'équipe... et il n'y avait même pas de... remplaçant !!! Les joueurs dont les noms suivent ont pour la première fois dans l'histoire de notre pays, endossé le maillot algérien : Rouai, Zitouni, Aribi, Khaldi, Brahimi, Mekhloufi, Bentifour et Bouchouk. Les Algériens n'avaient pas l'habitude de jouer ensemble, cela ne les a pas empêchés de réaliser une performance formidable en dominant nettement les Tunisiens par un score sans appel (5-1). Kermali, Brahimi et Makhloufi étaient ce jour là, les héros de la partie. Une semaine après ce match, la commission mixte algéro-tunisienne mit sur pied le premier tournoi maghrébin qui réunissait quatre pays : la Libye, la Tunisie, le Maroc et l'Algérie. Tous les spécialistes n'avaient qu'une question en tête... Les Marocains qui étaient des footballeurs de valeurs, réussiront-ils à tenir tête à cette formation algérienne ? Pour la première journée, la Tunisie battait facilement la libye (4-1). La deuxième rencontre était très serrée entre les Marocains et les Algériens, mais ces derniers réussirent à l'emporter (2-0) grâce à Kermali et Bentifour. La rencontre finale ne fut qu'une formalité pour l'équipe du FLN qui réussit à battre pour la seconde fois, son homologue tunisien (5-0). La fameuse coupe Djamila Bouhired sera, bien sûr, le premier trophée de l'équipe du FLN de l'Algérie combattante. La supériorité de l'équipe du FLN était bien établie. Elle se lança en campagne à travers beaucoup de pays amis, malgré la menace de la fédération internationale (FIFA) qui promettait l'exclusion pure et simple de ses rangs, tout pays qui accepterait de jouer avec l'équipe du FLN. A l'époque, il y avait le bloc Est (URSS) et les pays arabes. Les résultats suivant, prouveront qu'entre 1958 et 1962, l'équipe du FLN n'a presque jamais connu de défaite et le message de l'Algérie combattante, n'a jamais été aussi loin qu'avec cette formidable équipe du FLN. Au Maroc : FLN 5 – Casablanca 2 FLN 6 – Marrakech 2 FLN 7 – Tanga 2 En Tunisie : FLN 5 – EN tunisienne 1 FLN 7 – EN tunisienne 0 En Lybie : FLN 4 – Lybie 0 FLN 9 – Bebghabi 0 En Irak : FLN 11 – Badad 0 FLN 9 – Soulaymania 0 FLN 9 – Mansourah 0 En Jordanie : FLN 11 – Aman 0 FLN 5 – tela 0 En URSS : FLN 2 – Linigrag 2 FLN 3 – Odissia 3 FLN 1 – Rouston 2 FLN 2 – Khartov 0 En Yougoslavie : FLN 3 – Tousla 1 FLN 0 – Zagreb 3 FLN 6 – Belgrade 1 En Roumanie : FLN 1 – Bucarest 0 FLN 2 – Bucarest 2 En Chine : FLN 4 – Pékin 2 FLN 4 – Pékin 0 FLN 1 – Shangai 0 FLN 2 – Shangai 0 FLN 3 – Kanton 1 Kouider Djouab A voir n Al jazeera sport +1 : Genoa – Fiorentina à 20h45 n Al jazeera sport +2 : Deportivo – Majorque à 21h