Kamel Rezag Bara, conseiller à la présidence de la République, a souligné, samedi à Alger, la nécessité de faire la distinction entre les groupes ayant des revendications politiques et les groupes terroristes dans le Sahel, affirmant que le règlement de la crise malienne repose sur le dialogue et l'instauration d'un Etat démocratique représentatif de toutes les factions. Intervenant lors d'une conférence à la faculté des sciences politiques et de l'information sur «La problématique sécuritaire dans le Sahel», M. Bara a mis en garde contre l'amalgame entre les groupes ayant des revendications politiques et les groupes terroristes, estimant nécessaire de prendre en considération ces revendications «dans le respect de l'intégrité territoriale du Mali». Il a rappelé, à ce propos, la position de l'Algérie concernant la crise malienne en «faveur de la paix et du dialogue», en évitant toute intervention militaire dans la lutte contre le terrorisme qui doit se faire sans une coordination internationale. Le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait adopter, lundi, une résolution relative à l'envoi d'une force militaire africaine en réponse à la demande du gouvernement transitoire malien, a indiqué M. Bara. Le plus important dans ce cas «n'est pas l'édification d'un Etat théocratique ou ethnique mais un Etat démocratique représentatif de toutes les factions» et ce, afin de préserver l'unité du Mali, un facteur clef contre le débordement de la crise aux Etats voisins comme le Niger. Il a, par ailleurs, passé en revue les facteurs qui ont fait de la crise malienne une question aux dimensions internationales dont la menace terroriste concentrée dans le nord du Mali où s'entremêlent des groupes terroristes à caractère religieux et d'autres activant dans des réseaux de crime organisé, notamment le trafic de drogue, à l'instar du Mujao. Au début, la communauté internationale n'a pas pris en considération ce genre de mouvements terroristes, «ce qui a permis à ces derniers de développer et de diversifier les voies de transport de drogues qui transitent toutes par la région du Sahel», a-t-il indiqué. La question de prise d'otages apparaît comme une autre dimension contribuant à l'internationalisation de la crise malienne et à une focalisation sur cette région qui connaît depuis plusieurs années ce phénomène, devenu une autre source de financement des groupes terroristes à travers le paiement de rançons, a-t-il ajouté. Il a en outre rappelé que la forte influence de ces groupes terroristes dans la région est due à la pauvreté et à l'instabilité politique d'où la nécessité de développer les économies de ces Etats pour faire face au terrorisme et à l'extrémisme religieux.