Les accords d'associations dont principalement les accords de libre-échange entre l'Algérie et l'Union européenne étaient au cœur du débat lors d'une rencontre organisée hier à Alger par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) avec le soutien de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et les droits de l'Homme, et ce, sous le thème : «les accords d'associations : quels bénéfices possibles pour les entreprises algériennes?». Le débat a été animé par des spécialistes à savoir le directeur du commerce extérieur au ministère du Commerce et également directeur du suivi des accords commerciaux régionaux et de la coopération notamment l'accord d'association avec l'UE dans son volet commercial et la grande zone arabe de libre échange, Saïd Djellab. Selon lui, le démantèlement total des tarifs douaniers a été reporté pour 2020 au lieu de 2017 ce qui constitue «une nouvelle marge aux PME pour se préparer et savoir utiliser des mesures d'accompagnement». En présence de plusieurs responsables et spécialistes, ces derniers ont enrichi le débat et exposé leurs visions sur ce point. Mesurer l'impact du démantèlement tarifaire sur l'Algérie serait, selon quelques uns, impossible pour le moment, et pour cause, le démantèlement jusque là n'a touché que les matières premières et les demi-produits que l'entreprise algérienne a toujours achetés, en partie, d'Europe et donc elle ne pouvait pas subir d'impact direct. Pour ce qui est du démantèlement des produits finis, des renégociations ont été récemment entreprises où l'Algérie a différé la mise en œuvre de l'accord. Il faudra alors encore du temps pour mettre à niveau l'entreprise et pour peut-être la préparer à la future ouverture. Les exportations algériennes vers l'UE souffrent elles aussi de plusieurs obstacles dont les techniques aux commerces tels que les normes et les standards européens à respecter. Ces exigences, souligne-t-on, ne protègent pas que le consommateur mais aussi l'entreprise et l'économie européennes. Au cours de ce débat, il a été question de revenir aux conséquences de l'ouverture économique en Algérie qui a favorisé une concurrence loyale et également déloyale conduisant à la fermeture massive d'unités et à la reconversion de la production vers le secteur du commerce, ce qui a eu un impact négatif sur la valeur ajoutée. Parmi les points relevés entre autres, celui du manque de statistiques et d'informations sur l'économie nationale. «Quand on n'a pas l'information on est fragilisé au niveau des négociations en dépit qu'on a mieux négocié ce dernier accord que l'accord initial. Les choses se sont améliorées dans le contenu», précise-t-on. Cependant, Il faut que l'entreprise algérienne fasse l'effort nécessaire pour qu'elle soit prête à affronter ce changement économique. Le gouvernement doit de son côté l'accompagner en améliorant l'environnement des affaires. La mise à niveau des entreprises est d'abord une variable endogène à l'entreprise et au pays. C'est au pays également de travailler pour améliorer le niveau des entreprises et non pas attendre une initiative de l'étranger. Cela est indispensable dans la mesure où l'Algérie veut développer son économie nationale et faire partie des ensembles économiques telle l'UE. L'enjeu est de taille puisque elle ne pourra pas, elle seule, faire face et résister aux grandes puissances économiques mondiales. En résumé, il est de l'intérêt de l'Algérie d'intégrer cet ensemble économique de manière intelligente et de façon à tirer un maximum de profit en tenant à cœur le principe gagnant-gagnant.