Trois comités sectoriels dans le cadre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne vont se réunir prochainement, selon des sources proches de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Il s'agit des comités chargés du secteur de l'agriculture et de la pêche, de la coopération douanière, du commerce, de l'industrie et des services et bien entendu du comité sur la libre circulation des personnes qui revient à chaque occasion vu la complexité de ce dossier. La délégation algérienne sera présidée par M. Belaïd Hedjam, président de la Commission nationale de suivi de l'accord d'association. Il est à noter que ces rencontres interviennent avant la réunion du comité d'association entre l'Algérie et l'UE prévue en novembre prochain afin d'évaluer la mise en œuvre de l'accord d'association et ce, après une série de réunions des sept comités d'évaluation. Par ailleurs, et après près de deux ans de sa mise en œuvre, l'Algérie n'arrive toujours pas à tirer bénéfice de cet accord, d'autant plus que même les échanges ont connu une baisse par rapport la période ayant précédé l'entrée en vigueur de l'accord en septembre 2005. Chose qui a été mise en exergue par MM. Mohamed Bennini, directeur général de l'Algex et Saïd Djellab directeur au ministère du Commerce. Ces derniers avaient affirmé qu'il y a un déséquilibre dans la balance commerciale et il n ' y a pas eu d'impact sur les exportations algériennes. En outre, les entreprises algériennes n'arrivent pas à accéder au marché européen pour deux raisons différentes. La première, c'est la concurrence rude sur le marché européen. L'Algérie n'est pas le seul partenaire et les pays de l'Amérique latine et l'Asie y sont en force. A cela s'ajoute le fait que les spécialistes estiment que quelques produits algériens ne répondent pas souvent aux normes, surtout pour ce qui est de la qualité et de l'emballage. De l'autre côté, l'Europe continue à faire dans le protectionnisme et à mettre en place des conditions difficiles pour l'exportateur algérien, c'est du moins, ce qui a été soulevé lors de la conférence-débat tenue au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et organisée par la Chambre de commerce algéro-allemande le 29 mai dernier. Pour sa part, la partie européenne continue d'appeler l'Algérie à des réformes internes institutionnelles dans le cadre de l'accord d'association, notamment dans la lutte contre la corruption, la mise en place d'une administration efficace, la facilitation de l'accès aux financements bancaires et aux crédits, l'accélération des réformes bancaires et des privatisations, l'arrêt des subventions aux secteurs de l'énergie et de l'agriculture. Il est à préciser que pour ce qui est de cette question des subventions, l'Europe est la première, notamment l'Allemagne, à pratiquer le protectionnisme sur les produits agricoles et alimentaires et l'Algérie n'arrive même pas à exporter les 5 000 tonnes de pommes de terre inscrites au quota. A cet effet, la partie algérienne compte renégocier les quotas agricoles d'ici 3 ans. L'Algérie attend également de l'Europe, un accompagnement dans la mise en œuvre des réformes engagées et la participation à l'investissement direct dans les différents projets, dont la mise à niveau de l'industrie, et estime que le problème se situe dans la protection de la production nationale par l'Etat et l'intégration du produit algérien dans le réseau international. Il est à rappeler également, concernant la subvention des produits agricoles soulevée par la partie européenne et également l'OMC, que l'accord d'association se base sur le démantèlement tarifaire des produits répartis en trois listes, et qu'actuellement on en est à la 1re liste, et le chapitre 24 de l'accord parle d'une libéralisation progressive. A noter que les produits agricoles viennent dans la 3e liste.