Le déploiement de missiles antimissile Patriot dans le sud de la Turquie, à la frontière avec la Syrie, préparerait le terrain à une «guerre mondiale», a mis en garde le chef d'état-major de l'armée iranienne cité samedi par l'agence de presse iranienne Isna. Sur le terrain, l'aviation syrienne a bombardé samedi des positions tenues par les insurgés à l'est de Damas tandis que l'artillerie pilonnait une zone située au sud-ouest de la capitale syrienne, a-t-on appris auprès d'opposants. Des chasseurs de l'armée de l'air ont visé samedi la route menant à l'aéroport international. Des roquettes se sont abattues sur d'autres secteurs contrôlés par les insurgés. A Yarmouk, le camp de réfugiés palestiniens dans le sud de Damas, des activistes ont fait état de violents affrontements entre les rebelles et des miliciens palestiniens pro-Assad. Les forces régulières, qui ont de plus en plus recours à l'aviation et à l'artillerie pour tenter d'endiguer leur progression, tentent depuis un mois environ de reprendre des secteurs proches de Damas où les rebelles se sont installés. Dans le nord du pays, les rebelles ont annoncé la prise d'un collège d'infanterie de la province d'Alep, mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche de l'opposition, indiquait en fin de journée que les combats se poursuivaient. Au total, l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau d'informateurs travers le pays, a recensé au moins 70 morts samedi en Syrie. Sur le front diplomatique, l'Iran, allié régional de Damas, a haussé le ton face à l'Otan, qui a autorisé la semaine dernière le déploiement, à la demande d'Ankara, de batteries de Patriot pour renforcer ses défenses aériennes contre d'éventuels tirs de missiles syriens. Au total, six batteries de missiles antimissile seront envoyées par les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas. «Chacun de ces Patriot est une marque noire sur la carte du monde et vise à provoquer une guerre mondiale», a prévenu samedi le général Hassan Firouzabadi, chef d'état-major de l'armée iranienne. «Ils se préparent à une guerre mondiale, et c'est très dangereux pour l'avenir de l'humanité et pour l'avenir de l'Europe elle-même», a-t-il ajouté. La veille, le commandant suprême des forces alliées en Europe, l'amiral James Stavridis, a justifié le déploiement de ces missiles antimissile par le risque pesant sur la Turquie, membre de l'Otan et frontalière de la Syrie. «Nous avons une obligation absolue de défendre les frontières de l'alliance de toute menace émanant de cet Etat qui traverse une période trouble, a-t-il dit expliqué, ajoutant que plusieurs Scuds syriens étaient tombés «très près» de la frontière turque ces derniers jours. Les autorités syriennes ont démenti jeudi avoir recours à des missiles de ce type contre les rebelles.