Sur le front diplomatique, le président du Parlement iranien Ali Larijani s'est entretenu samedi pendant deux heures à huis clos avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul. L'armée syrienne bombardait hier la proche région de Damas, où plus de 50 personnes ont été tuées samedi, en particulier dans des combats autour d'un aéroport militaire désormais quasiment aux mains des rebelles. Les combats se concentrent désormais dans la capitale et sa proche région, le régime rassemblant désormais ses forces terrestres sur un axe partant du sud, passant par Damas et le centre et rejoignant le pays alaouite et la côte dans le nord-ouest. Dans le reste du pays, les rebellent ont chassé l'armée de vastes zones du nord et de l'est. Les insurgés ont aussi attaqué un camp de garde-frontières dans la province de Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). Ils se sont ensuite retirés de ce camp hier matin, par crainte des bombardements aériens, auxquels les troupes recourent à chaque fois qu'elles reculent au sol, a précisé le chef de l'Osdh. L'armée a alors repris la position. A 15 km à l'est de Damas, les rebelles se sont emparés samedi d'une «grande partie» de l'aéroport militaire de Marj el-Soltane, où ils ont détruit deux hélicoptères, selon la même source. Ces appareils décollaient depuis Marj el-Soltane pour mitrailler à intervalles réguliers les villes et villages alentour. Une vidéo mise en ligne par des militants montre un hélicoptère détruit, tandis qu'un rebelle tire des roquettes en direction de l'aéroport, où plusieurs incendies sont visibles. La Commission générale de la révolution syrienne (Cgrs) et les Comités locaux de coordination (LCC), deux importants réseaux de militants en Syrie, ont fait état de nouveaux bombardements hier de l'artillerie de l'armée régulière sur plusieurs localités proches de Damas. Les rebelles ont installé leurs bases arrière dans les vergers entourant la capitale, où ils avaient enregistré des progrès pendant l'été mais dont ils ont ensuite été chassés. Samedi, les violences ont fait au moins 94 morts à travers la Syrie, dont 16 soldats et 31 rebelles tués dans des combats à Damas et dans sa région, selon l'Osdh. Sur le front diplomatique, le président du Parlement iranien Ali Larijani s'est entretenu samedi pendant deux heures à huis clos avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, a rapporté l'agence turque Anatolie, sans plus de détails. Aucune information n'a filtré sur la teneur des discussions entre les deux responsables, dont les pays ont des positions diamétralement opposées sur le dossier syrien. La Turquie est un fervent soutien de la rébellion et Damas l'accuse «d'armer, de former et d'infiltrer des milliers de terroristes» sur son territoire, tandis que Téhéran soutient la Syrie depuis le déclenchement de la rébellion contre le pouvoir légal. M.Larijani avait d'ailleurs été reçu vendredi par M.Assad à Damas. L'Iran a durement condamné la demande d'Ankara à l'Otan d'installer des missiles Patriot à la lisière de la Syrie, qui y a vu une «nouvelle provocation» de la Turquie. Moscou, a également dénoncé ce déploiement, même si l'Otan a rappelé qu'il s'agissait d'une mesure «uniquement défensive».