Palestiniens partisans et adversaires de Bachar al-Assad s'affrontaient lundi dans le camp de réfugiés de Yarmouk, dans le sud de Damas, encerclé par l'armée gouvernementale syrienne, tandis que des centaines d'autres fuyaient vers le Liban. Depuis deux semaines, la bataille de Damas s'est étendue au camp de Yarmouk, où se combattent des milices palestiniennes fidèles au régime syrien et des insurgés au sein desquels figure une unité palestinienne, la brigade Liwaa al Asifah (Brigade Tempête). Un demi-million de réfugiés palestiniens vivent en Syrie, la plupart à Yarmouk, qui tombe ainsi dans l'arc allant de l'est au sud-ouest de la capitale, à partir duquel les rebelles espèrent s'approcher jusqu'au cœur de Damas. La Syrie a de tout temps été à l'avant-garde de la lutte en faveur des Palestiniens, armant et finançant plusieurs factions. Gouvernement syrien et rebelles ont chacun de leur côté enrôlé et armé des Palestiniens dans le conflit qui a fait plus de 40 000 morts depuis mars 2011. Dimanche, au moins 25 personnes ont été tuées dans le bombardement d'une mosquée du camp par des chasseurs de l'armée de l'air syrienne. Des milliers d'habitants de Yarmouk ont cherché refuge lundi dans les quartiers voisins. Le Hamas, dont certains dirigeants en exil vivaient dans la capitale syrienne avant le soulèvement, a «vivement condamné la poursuite de l'agression contre le peuple syrien, et nous condamnons fermement le bombardement des camps palestiniens en Syrie». Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a déclaré que son mouvement tiendrait Assad responsable des morts provoqués par le bombardement de Yarmouk. Les Palestiniens ne doivent pas «abriter ou aider des groupes terroristes», a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères lors d'un entretien avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour justifier la présence de chars et de soldats aux abords du camp.