Iltache Abderrahmane, directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Batna depuis 2008, se trouve ces derniers temps, au centre d'un conflit suscité par un cadre de la direction, Ali Ferroudj, chef du service des sports, pour un malentendu professionnel. Des accusations aussi graves que surprenantes ont été donc dirigées contre la personne du DJS et touchant à la gestion du secteur. Le «groupe» de cadres, très agissant à l'ombre de Ferroudj, a tenté dernièrement de passer à la vitesse supérieure visant à compromettre le DJS auprès des autorités de tutelle. Des contacts avec certains gens de la presse à la veille du récent déplacement du ministre Tahmi à Batna, ont permis la publication d'articles, malheureusement construits exclusivement sur la seule version des adversaires du DJS. Sans recoupement des informations livrées en vrac d'où une sacrée violation des principes et techniques de presse ainsi qu'aux règles de déontologie professionnelle en la matière. Mais passons sur cette parenthèse. Le DJS qualifié de «raciste» Le conflit a bel et bien existé et l'alarmisme par le biais de la presse, qui croyait détenir un scoop, aura visé à achever la «proie» dans un conflit à deux camps. Mais il semble, en définitive, que le DJS de Batna M. Iltache n'est pas né de la dernière pluie. A Batna, il est surnommé le «turbo» pour avoir été un fonceur qui a exécuté à la lettre, le programme d'investissement du président de la République dans ce secteur dynamique de la jeunesse et des sports. Le ministre de tutelle n'a pu être contacté par les «dissidents» qui se disent avoir été empéchés par le dispositif de vérouillage mis en place par le DJS Iltache lequel aurait eu recours à des «bodys gards». Que la piscine semi olympique ait été alimentée en eau lors de cette visite grâce à des citernes tractables, cela a son explication et la nouvelle est parvenue à l'oreille du ministre après son retour à Alger. Nous sommes allés discuter avec le DJS autour des «points et versions» de ses adversaires. Iltache Abderrahmane, cet ancien handballeur de Tizi Ouzou et fils d'un des anciens joueurs de la JSK, nous déclara d'emblée que la DJS de Batna est dépourvue de cadres d'encadrement des services clés : l'administration, l'investissement et les sports. L'Office des établissements de jeunesse (Odej) comptant 126 structures – le plus grand nombre sur le territoire national – attend depuis deux ans et demi la nomination par le ministère de tutelle de son directeur Mourad Yezguer, le neveu de M. Djaafar Yefsah, un des plus anciens conseillers des successifs ministres de la Jeunesse et des Sports. Pour Ali Ferroudj, chef du service des sports, le DJS aurait délibérément fait preuve d'inclinaison raciste et favorisé des cadres batnéens d'origine kabyle. Cette réaction épidermique de Ferroudj est qualifiée par les Batnéens de malentendu inutile. Bien qu'il s'agisse pour les concernés de cadres confirmés depuis des années. Cet incident a fait que le courant ne passait plus entre le DJS et son sulbaterne, le chef du service des sports Ali Ferroudj dont certains vantent ses mérites anciens d'avoir pu former et encadrer des athlètes de Batna et de la région ayant participé à des jeux olympiques internationaux. Le «dénonciateur» est co-signataire des marchés attribués Concernant l'attribution de marchés publics par la direction de la jeunesse et des sports, les adversaires du DJS parlent de dépassements graves mais sans pouvoir étayer cette accusation par des «preuves réelles, sérieuses et suffisantes», comme l'exige la science juridique. Explication du DJS Iltache : sur 11 séances d'attribution en 2011 de marchés publics , Ali Ferroudj a co- signé 6 procès verbaux des 6 marchés attribués sur les onze par la commission de jugement de la DJS. Par ailleurs, qu'en est il réellement de la prétendue «surfacturation» à 28 milliards de centimes du coût de réalisation de la piscine semi olympique du pôle sportif et culturel sise au quartier de Kéchida (Batna) ? Le DJS Iltache oppose un démenti catégorique à cette accusation de surfacturation qui, selon lui, ne concerne pas cette piscine mais plutôt les piscines réalisées dans d'autres wilayas (Constantine, Mila, Jijel, Guelma, etc.) dont les coûts ont effectivement atteint les 28 milliards pour chacune. La piscine de Batna, précise le DJS, qui a été prévue pour un montant de 12 milliards aura coûté après réévaluation 18 milliards et non pas 28 milliards comme le soutiennent les adversaires du «Moudir». Pour ce qui est de l'accusation d'anarchie du DJS dans les décisions d'affectations de certains cadres et employés, Iltache se défend en déclarant que dans le fond, aucun recours concernant ces affectations n'a été enregistré au niveau du secrétariat de la direction de la jeunesse et des sports. En réponse au cas du nommé «Mehdi» qui devait prendre la présidence de la ligue régionale de handball de Batna mais qui s'est vu remplacé à ce poste, le DJS Iltache dit «ne pas être responsable de ce changement. Car, ajoute-t-il, en tant que DJS je ne gère que les ligues de wilaya et ne dispose d'aucune compétence ou autorité vis-à-vis des ligues dépendantes directement des fédérations sportives nationales.» Autre précision avancée par des cadres du secteur : «Mehdi» se trouverait sous le coup d'une suspension pour deux années, décidée par la FAHB et n'ayant qu'un niveau d'instruction primaire, aurait sur cette base été élu à la ligue régionale de handball et ce, en violation de la note méthodologique MJS du 3 juillet 2012. Un «coup d'état» sans effusion de sang Pour le cas du renouvellement électif de la présidence de l'association CSA/jeunes talents de la wilaya de Batna, c'est Aberkane Ahmed – un des cadres du secteur – qui a été élu le 21/10/2012 à la présidence de cette institution par 39 voix contre 26 voix récoltées par l'autre candidat M. Belloula Mohamed, le président sortant du CSA/ jeunes talents. Le DJS Iltache a dit que Aberkane n'ouvrait pas droit à la candidature parce que les textes ne lui permettaient pas le cumul de cadre technique et président du CSA/jeunes talents. Or, Aberkane, une fois élu nouveau président du CSA, s'est vu ravir le poste par le biais d'une toute fraîche décision d'affectation datée curieusement du même jour durant lequel s'est déroulée son élection soit le 21 octobre 2012 et ce, en tant que cadre technique. Ce quiproquo nous semble étrange sur le plan de l'opportunité et de la légalité. En effet, le 25/11/2012 une assemblée générale dite extraordinaire a reconduit en catamini M. Belloula Mohamed, président sortant après l'élection d'Aberkane, se succédant à lui-même à la présidence du CSA/ jeunes talents. Aberkane, le nouveau président légal qui s'est vu retirer le tapis sous ses pieds par un tour de prestidigitation, vient de revendiquer auprès du DRAG (wilaya) l'invalidation de l'assemblée «extraordinaire» et les effets engendrés, soulignant son droit à être reconnu comme étant le nouveau président qui a été élu démocratiquement à la tête du CSA/jeunes talents. Pour lui en tant que membre fondateur de ce CSA, il est inadmissible qu'après avoir été élu, il reçoit de la DJS une affectation nouvelle en tant que cadre technique, ce qui crée de toute pièce une incompatibilité «fictive» avec son élection comme nouveau président du CSA. D'autre part, les «adversaires» du DJS Iltache ont posé le problème des 39 cadres exerçant au CSA et qui, sur la demande de Belloula Mohamed (correspondance adressée au DJS), ont été mutés à l'OPOW (parc des sports 1er-Novembre). Or d'après les «dissidents», ces 39 cadres seraient – vraisemblablement – les 39 votants en faveur de Aberkane Ahmed. Tout dernièrement, la DJS par le biais du service de promotion des activités physiques et sportives vient d'exprimer par correspondance sa surprise quant au caractère extraordinaire conféré par Belloula Mohamed à «son» assemblée de sa propre réélection du 25/12/2012. De plus, la correspondance souligne que les services de la DJS n'ont pas été préalablement saisis afin de pouvoir délivrer une autorisation et dépêcher un représentant qui assistera au nom de la DJS à ladite assemblée et qu'en plus, il n'y avait pas le même nombre de participants que lors de l'éléction de Aberkane. En tout état de cause, si pour certaines accusations portées contre Iltache, ce dernier n'en a pas moins désavoué ses détracteurs. Toutefois, il y a un «mais» : l'histoire de la déchéance d'Aberkane Ahmed risque de constituer l'arbre qui cache la forêt tant son élection comme nouveau président du CSA/jeunes talents est implacable et sa déchéance est venue comme un «coup d'Etat» sans effusion de sang. Comment réagira la Drag ? Attendons pour voir et signalons que le DJS Iltache et Ali Ferroudj auraient convenu dans la discrétion d'un arrangement bilatéral dont on ignore la teneur, voire la contrepartie.