Une semaine est passée depuis la disparition tragique de la petite Chaïma (8 ans), victime d'enlèvement, de viol et d'assassinat à Mahalma (Zéralda). Autopsie faite, corps enterré, suspects identifiés, recherchés et enquête toujours en cours afin de déterminer toutes les circonstances de cette affaire qui a bouleversé toute l'Algérie. Au lieu de contribuer à l'avancement de l'enquête et des recherches pour coincer les auteurs et tous les responsables de ce drame, des personnes de l'entourage de la victime et même d'ailleurs font circuler des rumeurs un peu partout, plongeant les familles algériennes dans une peur sans fin, les enfants dans le traumatisme et toute une société dans la psychose et l'anarchie. Certains évoquent et assurent l'existence de réseaux spécialisés dans le kidnapping et citent d'autres cas que Chaïma dans la même région de la capitale alors qu'ils n'ont pas été signalés aux services de sécurité, d'autres se plaignent d'un manque de sécurité partout alors qu'ils ne viennent jamais déposer plainte contre un criminel, d'autres encore vont jusqu'à témoigner de l'existence de réseaux de kidnapping pour le trafic d'organes. Nul ne peut nier que le crime s'organise davantage, que des cas isolés d'enlèvement ou de trafic d'organes ont été enregistrés ces dernières années mais personne n'a le droit de mentir sur ce qui est arrivé à une innocente fille après tout ce qu'elle a pu voir et vivre avant d'être lâchement assassinée, laissant les enquêteurs explorer toutes les pistes pour dévoiler toutes les vérités liées à cette affaire et qui pourraient être inattendues, voire choquantes. D'abord, l'autopsie et l'expertise pratiquées sur le petit corps de la victime par les spécialistes de l'INCC (Institut national de criminalistique et de criminologie de la gendarmerie), ont permis de confirmer le viol et l'assassinat et d'identifier les traces et l'identité d'au moins un suspect. Cette même expertise a formellement démenti toute atteinte aux organes internes de la victime écartant ainsi la thèse du trafic d'organes comme mobile du crime, et ce, en réponse aux rumeurs reprises notamment par certains organes de presse occasionnant une psychose générale surtout parmi les enfants. Ce qui s'avère encore plus grave dans cette affaire, est le fait que la petite fille aurait été enlevée de chez elle et par quelqu'un qu'elle semblait connaître vu qu'elle n'a pas crié tout de suite. Bizarre aussi ce comportement d'un père qui envoie des gens chercher «du thé» chez lui en soirée et celui de cette maman qui demande à sa fille d'ouvrir la porte de la maison sans savoir qui peut être derrière. Naïveté ou négligence ? Ces comportements ont, en tout cas, facilité la tâche au «ravisseur», pour mettre fin à la vie de l'innocente fillette et créer une panique et un désordre dans la société. Contactée à ce sujet, Mlle Zohra Boukaoula, psychologue de la cellule de la gendarmerie, chargée de la protection et d'aide de mineurs en danger moral, nous a assuré que l'histoire de Chaïma a eu beaucoup d'impact sur la psychologie des habitants de la région notamment les enfants, d'abord choqués par ce qui s'est passé à leur petite voisine et effrayés ensuite par ce qu'ils entendent comme versions sur sa disparition et les éventuelles menaces qui pendent au-dessus de leurs têtes. La psychologue a insisté sur le rôle que doit jouer la presse nationale pour faire valoir la vérité et lutter contre les rumeurs qui touchent à la quiétude et la stabilité de la société et qui remettent en cause le travail des services de sécurité. Interrogée sur ce que la petite fille a pu vivre avant sa mort, notre interlocutrice a cherché des mots plus forts que «cauchema», «torture» et «tragédie» pour nous décrire la souffrance de Chaïma avant d'être tuée. Une affaire extrêmement grave qui nécessite de mettre toute la lumière sur toutes les circonstances pour, d'une part, arrêter le ou les auteurs du crime et, d'autre part, définir d'éventuelles responsabilités des membres de son entourage. De ce fait, les services en charge de l'enquête rassurent parents et enfants, en disant qu'il n'existe aucun réseau spécialisé dans le kidnapping à Alger et promettent de résoudre incessamment l'affaire «mystérieuse» de la petite Chaïma pour qu'elle puisse enfin reposer en paix. Affaire à suivre !