Demander à la communauté internationale de participer à la diminution des vulnérabilités des pays du champ ou lui demander de s'ingérer militairement dans les affaires internes de ces pays n'est pas du tout la même chose. Les vulnérabilités sont d'ordre socioéconomique avant qu'elles ne soient sécuritaires. Que soit décidée une intervention militaire pour défendre le Mali contre une agression extérieure, il s'agira d'une initiative qui recevra la bénédiction des populations maliennes, mais là, ce n'est pas le même cas. Quand on prend note du rejet par les populations du Nord de toute intervention de forces armées étrangères, on en conclut que celles-ci ne seront pas les bienvenues. On en conclut également que les forces de la Cédéao sont considérées comme des forces étrangères. Et pourquoi ne devraient-elles pas l'être puisqu'elles ne sont pas maliennes ? Dès lors que les populations maliennes du Nord par le biais des mouvements qui les représentent rejettent cette intervention. Cela signifiera que sera très probable que ces populations entreront en résistance contre ce qui sera qualifié de forces d'agression et de forces d'occupation. La stabilité internationale, régionale plus particulièrement, dans la région sahélo-saharienne, maghrébine, africaine, arabe est une exigence stratégique, qui a besoin d'une durée. Il faudrait alors combattre le commerce de contrebande qui augmente la circulation des armes légères, celles qui renforcent la violence et le terrorisme. Les Etats doivent lutter contre la prolifération des armes, y compris les armes de poing. L'Algérie travaille à convaincre son voisinage d'œuvrer à réunir les conditions de construction d'un ensemble régional. C'est cet ensemble qui doit évoluer comme puissance, forte de l'unité des rangs et non pas un pays pour jouer le rôle de puissance régionale.