Les cas d'enlèvements d'enfants existent mais concernent des cas isolés, loin des rumeurs parlant de l'existence de réseaux organisés pour le trafic d'organes qui a semé une psychose au sein de la société au cours des derniers mois, selon le directeur de la police judiciaire au commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Mohamed Tahar Bennaâmane. Intervenant lors d'un point de presse portant sur l'activité annuelle de ses services, le représentant de la gendarmerie a tenu à expliquer que cette forme de criminalité a enregistré 42 cas d'enlèvements au cours de l'année 2012 portant le total des affaires enregistrées depuis cinq ans à 147 cas dont 53 étaient des tentatives avortées dans 42 wilayas. En effet, 158 enfants ont été victimes de ces actes depuis l'année 2008. Le directeur de la sécurité publique a, de même, indiqué que 82% des cas d'enlèvements constatés portaient sur les affaires d'atteintes sexuelles et non sur le trafic d'organes ou autres. Sans pour autant diminuer la gravité de cette forme de criminalité, le conférencier a expliqué que les affaires de disparition enregistrées étaient dues entre autres à des problèmes familiaux contrairement aux rumeurs qui alimentent la psychose. Profitant de cette opportunité, il a appelé des juridictions compétentes à sévir davantage contre ces atteintes aux enfants et les parents à être plus vigilants et responsables par rapport aux comportements de leurs enfants et de leur entourage tout en ayant la présence d'esprit de signaler le retour d'un enfant déclaré disparu ou enlevé alors qu'il s'agissait tout simplement d'une fugue pour un problème familial, un échec scolaire ou autres. Le directeur de la sécurité publique a, par ailleurs, estimé un recul sensible de la criminalité de droit commun au cours de l'année dernière par rapport aux années précédentes expliquant cette «baisse sensible» par la stratégie à la fois répressive et préventive de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre l'insécurité et la délinquance juvénile. A titre indicatif, les services de la police judiciaire ont traité 73 950 affaires impliquant 77 050 personnes dont 4,17% sont des femmes et 4,49% des mineurs. 73 tonnes de kif et 655 000 comprimés de psychotropes saisis En dépit d'une amélioration notable en matière de sécurité face au crime ordinaire, d'autres menaces peuvent influer négativement sur la sécurité publique, à travers certaines formes de crime organisé, constaté notamment au niveau des frontières avec le Mali, la Libye, le Maroc et la Tunisie. Selon le bilan annuel avancé par le colonel Chaâyani de la même direction, le crime organisé représente 17% de la criminalité, en général. Il est dominé par les trafics de drogue, d'armes, la contrebande et l'immigration clandestine. En effet, les contrebandes de drogue ont atteint un nouveau record en 2012 avec 73 tonnes de cannabis, 165 kilogrammes de cocaïne et 655 000 comprimés psychotropes saisis notamment aux frontières ouest et sud-ouest. Du kif traité, saisi, proviendrait du Maroc pour le destiner à son écoulement en Europe et au Moyen-Orient via l'Algérie. Notre pays, souligne l'officier supérieur, sert de voie de transit. 3 174 affaires de détention et commercialisation de quantités de drogue ont été traitées par la Gendarmerie nationale impliquant 4 911 personnes. Pour leur part, les plages des dix wilayas ont rejeté 913 kg de drogue. Par ailleurs, la contrebande de différentes marchandises a devancé le trafic de stupéfiants avec 4 605 affaires en 2012 impliquant 1 731 personnes et permettant la saisie de 665 tonnes de produits alimentaires et plus de 1,6 million de litres de carburant destinés à être écoulés dans les pays voisins.