«A travail égal, salaire égal», ce principe qui figure en tête des cahiers de revendications des femmes travailleuses dans beaucoup de pays, y compris dits développés, n'est pratiquement jamais évoqué en Algérie tout simplement parce qu'il est systématiquement appliqué depuis l'indépendance. Les femmes algériennes doivent cette position privilégiée dans la société à leur engagement dans la guerre de Libération nationale à laquelle elles ont participé directement dans les maquis ou dans le cadre du soutien logistique aux combattants. Il y a, aujourd'hui, de nombreux exemples d'entreprises, institutions ou projets de développement dirigés par des femmes algériennes, alors que dans d'autres pays, même occidentaux, les femmes n'ont pas accès à de telles responsabilités et n'y pensent même pas. Récemment, les femmes algériennes ont réalisé de substantiels progrès dans l'occupation du champ politique. Ces progrès sont unanimement reconnus par les observateurs étrangers. Ainsi, l'Union mondiale interparlementaire (IUP) a affirmé, dans son rapport pour l'année 2012, que l'Algérie était parmi les rares pays qui ont enregistré «les plus fortes avancées électorales» pour les femmes parlementaires. Dans son rapport publié à l'occasion de la 57e session de la commission des Nations unies de la condition de la femme qui se tient du 4 au 15 mars à New York, et également à l'occasion de la Journée internationale de la femme célébrée le 8 mars, l'IUP affirme que cet acquis de l'Algérie fait figure d'exception dans le contexte du monde arabe marqué encore par des retards dans ce domaine. L'Algérie est au premier rang dans la région avec 31,6% de femmes dans l'Assemblée populaire nationale (APN), note cette organisation. A titre de comparaison, selon les chiffres donnés par l'IUP, dans le continent américain, la moyenne régionale des femmes parlementaires est de 24,1% en 2012, contre 23,2% en Europe, 18% en Asie et 15,3% dans la région du Pacifique. Cette situation favorable aux femmes algériennes découle d'une action volontariste de l'Etat qui a inscrit dans la Constitution algérienne un quota qui fixe le nombre minimum de candidates suivant la taille de la circonscription. Dans son message à l'occasion du 8 Mars, Journée internationale de la femme, le chef de l'Etat a rappelé que l'ancrage constitutionnel des droits politiques des femmes a favorisé l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives en citant comme exemple la présence de la femme à l'Assemblée populaire nationale, au Conseil de la nation et au sein du gouvernement. La présence de la femme dans ces institutions donne une «visibilité» à sa participation à la gestion des affaires de l'Etat et «met en évidence» l'importance de son rôle «dans le nouveau paysage politique et le modelage des nouveaux profils de la société», a-t-il expliqué. Il reste qu'au plan des mentalités, il y a encore de grands retards dans certains secteurs de la société algérienne. C'est à juste titre que le Président a souligné jeudi à Alger que la participation «pleine» et «entière» de la femme algérienne aux projets qui organiseront la société de demain, nécessitait une «profonde» transformation des mentalités et des comportements de tous les Algériens. Car, malgré ses acquis dans la participation à la gestion des affaires du pays et dans d'autres domaines, comme la santé, l'enseignement, le travail, la culture et la justice, la femme algérienne continue de subir toutes sortes de contraintes qui la rendent vulnérable. Le président Bouteflika a souligné qu'il est impératif de lever ces obstacles pour permettre à la femme de contribuer encore plus au développement économique et à la sécurité du pays. C'est, sans doute, dans cet esprit qu'il a appelé à une nouvelle mobilisation des forces vives. La participation des femmes au progrès général de la société est une «chance» pour accroître les capacités d'action de l'Algérie et favoriser son développement durable, a expliqué le chef de l'Etat dans son message.