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Guerre du maintien colonial et lutte de libération
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 03 - 2013

«Tout homme dévoué à son pays doit payer à sa patrie son tribut de patriotisme, en lui disant tout ce qu'il croit, en sa conscience, être la vérité.»
Jeune moudjahed, nanti de l'idéal patriotique, c'est par mon engagement que j'ai pu accéder à un ensemble de connaissances, qui m'ont permis de comprendre le raisonnement des dirigeants de notre mouvement de libération nationale. Et au contact des grands hommes de notre révolution, j'ai acquis l'amour de l'histoire et petit à petit, après l'indépendance, je me suis familiarisé avec la recherche historique, jusqu'à devenir écrivain. J'en suis arrivé à être de ceux qui pensent que l'histoire de notre mouvement de libération, doit être : 1)- démystifié. 2)- désacralisé. 3)- dénationalisé dans le sens de ne plus servir de tremplin d'accès au pouvoir. Si la décolonisation de l'Histoire a été relativement facile à mener, la dénationalisation de l'Histoire est bien plus complexe, du fait de deux facteurs majeurs : la proximité de l'événement et sa prise sur la vie nationale et quotidienne. Par nationale, nous entendons, politique. Par quotidienne, nous entendons les traces du passé sur le vécu des générations mémorielles de 1945-1954-1962. Comment demander à ceux qui ont subi le colonialisme et toutes les facettes de la répression, et qui sont devenus historiens, de prendre de la distance par rapport à l'événement. Difficile. Très difficile. Et pourtant, Mohammed Téguia, Taleb-Bendiab Abderrahim, Mahfoud Bénoune, Mahfoud Kaddache, pour ne citer que ceux-là, ont montré le chemin. La démarche scientifique, objective, doit primer sur tout le reste. C'est-à-dire sur notre propre regard, sur nos appartenances politiques, culturelles, religieuses etc. Nous devons nous dépouiller de notre subjectivisme. Ce n'est pas facile, car à force de travailler sur un sujet, il finit par nous habiter. Nous nous identifions à lui. Il fait corps avec nous. Ceci est valable pour les chercheurs du monde entier. Le tout est de pouvoir faire la différence entre une recherche scientifique qui apporte des réponses objectives en vue de faire avancer la science et ses propres convictions et les appréciations. Ce n'est pas le trop de nationalisme qui est à craindre, car il s'éteindra de lui-même avec l'extinction des historiens de soixante, soixante-dix ans. Ce qui fait peur, c'est la falsification de l'Histoire, surtout celle de la Révolution, par ignorance, par défaut de formation, par manque de rigueur méthodologique, plus grave encore, par surenchère, et par démagogie. Ce danger est plus destructeur que celui que je viens d'évoquer. C'est le plus grand et le plus grave des dangers des années à venir. Ce qui est en cause, c'est la formation qui n'admet pas, qui ne laisse pas de place à la critique En poussant un peu plus, je dirai que ce n'est pas servir l'Histoire de la lutte de Libération avec un grand H, en la déshumanisant. Nos moudjahidine n'étaient ni des Tarzan ni des Rambo, ni des anges ni des fantômes, que les balles transperçaient sans les tuer. Ils ont connu le froid, la faim, l'angoisse, la peur. Il y a ceux qui avaient plus de cran que d'autres. Il y a ceux qui ont craqué sous la torture, et ceux qui ont tenu bon. Pour le reste, c'est-à-dire pour la valeur des témoignages, il est évident qu'il faut les soumettre à la critique historique. C'est pour cela qu'aujourd'hui, j'essaye d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion afin de permettre à nos jeunes chercheurs d'aller encore plus loin dans la recherche de notre triple vérité culturelle : historique humaine et morale. Je commencerais donc par dire à ceux qui ne le savent pas, et de rappeler à ceux qui le savent, et qui ont oublié, que si notre lutte armée «avait été» déclenchée par un Parti politique organisé, ayant des structures dans chaque village, l'encadrement responsable du soulèvement, aurait été fait par les cadres de ce Parti et chaque chose se serait faite en fonction du choix et de la sélection, qui se serait faite d'après les règles du militantisme. Et la plus part des chefs sortis de la même école, ayant eu relativement la même formation politique, aboutiraient aux mêmes règles de conduite et à la même logique du raisonnement. Et tous les responsables du FLN/ALN seraient sortis sur le terrain avec la même feuille de route... Mais ce ne fut pas le cas. Et si même tous les initiateurs du déclenchement de la lutte armée venaient de la même école politique et pour la plus part étaient issus du PPA/ MTLD, cela n'exclut pas qu'il y a eu scission entre les uns et les autres, créant une divergence qui allait mener au fratricide. Pour repositionner le soulèvement du peuple algérien dans son véritable contexte : historique, humain et moral, il faut remonter aux origines des problèmes et voir leurs fondements, pour mieux comprendre l'une et l'autre thèse et ainsi comprendre le problème dans sa globalité. Au sein même des «22» hommes qui étaient présents à la réunion historique, du Clos Salembier, menant au déclenchement du 1er-Novembre 1954, il y avait, déjà, un mécontentement sur le choix des futurs responsables, dont certains n'avaient pas été contactés pour être présents à cette réunion. D'après certains membres des «22» tels que Mechati et Habachi : «il y avait dans les régions, d'autres militants qui méritaient d'être présents à cette assemblée. Alors il est juste de croire que c'est là, l'une des causes principales de tous les problèmes qui vont naître et dont on parle encore aujourd'hui, et cela sans tenir compte pour certains, de ce facteur essentiel qui prouve que la réunion historique des «22» s'est faite dans la précipitation. A partir de cette lacune, l'on aboutit à l'urgence qui a été donnée au déclenchement de la lutte armée et à la célèbre phrase de Didouche Mourad : «le peuple est comme une meule de paille sèche n'attendant que le feu pour s'enflammer. Jeter lui l'allumette et il s'enflammera». L'allumette fut jetée, le peuple s'enflamma, et avec le déclenchement de la lutte armée, s'enclencha ce qui allait être la Révolution algérienne. Les militants du Mouvement de libération nationale, ayant fondé son corollaire le Front de libération nationale et l'Armée de libération nationale (FLN/ALN), expliquent qu'ils sont la société civile, le peuple qui a pris les armes pour se libérer du joug colonial. Il faut à cela rappeler un certain nombre de choses qui ont eu lieu avant le déclenchement de la lutte armée du 1er-Novembre 1954. 1)- Une manifestation sanglante a eu lieu, l'après-midi du 14 juillet 1953, à Paris. A l'issue de cette manifestation organisée par le Mouvement de la paix, six manifestants algériens du PPA/MTLD sont tués par la police parisienne, à la Place de la Nation. Au moins quarante autres sont blessés par balles. Un militant de la CGT, préposé au service d'ordre, est lui aussi abattu, victime du feu nourri déclenché par les policiers. 2)- Cette manifestation et le rapatriement des corps en Algérie pour être enterrés dans leurs villages, a suscité bien des émois, et chez les patriotes algériens, la révolte allait monter d'un cran. Dès le début de l'année 1954, Messali El-Hadj qui s'était toujours refusé à la lutte armée pour le recouvrement de l'indépendance, voyant que les hommes du Crua, étaient décidés à prendre l'initiative du déclenchement, consentit et fit dire par son représentant, à l'occasion de la réunion qui s'est tenue à Birkhadem, début de l'année 1954 (février) qu'il avait accepté le principe de la lutte armée et que celle-ci serait déclenchée avant le début de l'année 1955. 3)- La déclaration du représentant de Messali devant les militants du PPA/ MTLD réunis à Birkhadem, créa la panique chez les hommes du Crua, qui, craignant que Messali ne prenne la tête de l'insurrection, s'empressèrent de provoquer la rencontre du Clos Salembier (fin juillet 1954), afin de devancer Messali dans le commandement des opérations. Et c'est en cela que la réunion historique des «22» si elle se veut d'être celle du déclenchement de la lutte armée, elle fut en même temps, un coup d'Etat contre Messali El- Hadj, qui était à juste titre contesté pour plusieurs raisons. 4)- Messali El-Hadj pour mener la lutte armée de libération a créé le MNA, le Mouvement national algérien qui veut dire en arabe : «Haraka Ouatania Djazaïria», et les militants de la Haraka sont les harakis. 5)- Le mot d'ordre de Messali d'avoir à se préparer pour la lutte armée avant le début de l'année 1955, voulait aussi dire au plus tard le 31 décembre 1954; celui-ci par le biais des cellules du PPA/MTLD éparpillées à travers tout le territoire national avait entretenu la décision de prendre les armes pour le recouvrement de la souveraineté nationale. Et les hommes du PPA/MTLD convertis en combattants du MNA, la Haraka Ouatania Djazairia, se préparaient déjà au soulèvement armé. 6)- Lorsque les hommes du Crua après la réunion des «22» et tout ce qui en a découlé, créèrent le FLN/ALN qui décida de la date du 1er-Novembre 1954 pour le déclenchement de la lutte armée de libération, il avait devancé l'initiative qu'allait entreprendre Messali par le biais du MNA (la Haraka). C'est donc le FLN/ALN qui avait le commandement. 7)- A l'intérieur du pays, lorsque les patriotes prirent les armes, beaucoup de combattants rejoignaient l'ALN en croyant rejoindre le MNA. Et dans cette situation ils combattirent dans l'ALN jusqu'au jour où ils s'aperçoivent qu'ils n'étaient pas dans l'organisation de Messali qu'ils vénéraient ; alors ils fuyaient pour aller rejoindre un maquis Messaliste, MNA. Mais il se trouve que lorsque l'on intègre un corps de combat et qu'on le fuit en temps de guerre, cela s'appelle de la trahison, et est puni de mort. C'est le cas des hommes du MNA qui après avoir rejoint l'ALN, l'ont désertée pour aller vers l'autre armée, la Haraka de Messali que dirigeait le Général Belounis. (A suivre)

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