Tout en assurant que la Sûreté nationale ne ménagera aucun effort pour qu'aucun crime ne soit impuni et qu'aucune affaire ne soit classée, le directeur de la police judiciaire à la DGSN, le contrôleur de police Abdelkader Kara Bouhadba a indiqué que les enlèvements est une forme de criminalité qui existe déjà qu'il ne faut pas associer à toute disparition. Intervenant au forum de la DGSN, tenu hier au Palais des expositions (Pins maritimes), le premier responsable de la police judiciaire a fait état de onze cas d'enlèvements d'enfants, suivis d'abus sexuels et assassinats depuis l'année 2003. Sans pour autant diminuer de la gravité de cette forme de criminalité, le contrôleur de police a noté que le phénomène existe depuis plusieurs années à l'origine d'un ensemble de facteurs mais ne suscite pas toute la polémique et la psychose alimentées par les rumeurs dramatisantes. Plus précis, le représentant de la Sûreté nationale a indiqué que ses services ont traité en dix ans onze affaires à travers les centres urbains de sept wilayas, et ce, en enregistrant un cas d'enlèvement en 2003, un en 2006, quatre en 2007, trois en 2008 et deux affaires en ce début d'année. M. Kara a tout de même reconnu que «même si l'évolution du phénomène n'est pas très importante, la question des atteintes aux enfants est une question sérieuse qui mérite une approche sérieuses», a-t-il affirmé. En effet, enchaîne le contrôleur de police, il n'y aura pas de place pour l'impunité et aux affaires classées dans le dictionnaire de lutte contre la criminalité en général et celles portant atteinte à la vie d'enfants, en particulier. Pour revenir aux bruits des histoires de kidnapping, ces derniers jours, le responsable a tenu à rappeler qu'il s'agit, jusque là, de «cas isolés, loin de l'existence de réseaux organisés spécialisés dans les enlèvements d'enfants ou le trafic d'organes», a-t-il dit en expliquant que le crime organisé a ses spécificités et qu'il ne faut pas faire un amalgame de définition entre certaines formes de criminalité. Il soulignera que les enquêtes enclenchées suite aux cas d'enlèvement enregistrées les dix dernières années ont confirmé que les victimes connaissaient leurs ravisseurs et que ces dernières étaient pour la plupart des proches ou des personnes du même environnement. Le directeur de la police judiciaire a, par ailleurs, fait état de 5 921 enfants victimes de différentes formes de violence au cours de l'année 2012 dont 1 033 âgés de moins de dix ans, 835 de 10 à 13 ans et 1 869 de 13 à 16 ans. Pour ce qui est des mineurs impliqués dans des affaires de criminalité, la Sûreté nationale a enregistré 7 869 cas durant l'année 2012 dont 17 pour homicides volontaires, 15 pour coups et blessures volontaires et 2 870 de vols. 302 membres d'associations de malfaiteurs et 375 enfants et adolescents sont impliqués dans des affaires de drogue.