Un contre-pouvoir symbolise-t-il exclusivement une force politique structurée, des groupes d'intérêts ou de pression extérieure au pouvoir, et qui s'exercent par des missions politiques ou administratives, ou encore des médias qui se placent hors du contrôle exercé par le pouvoir ? On parle de temps à autre de contre-pouvoir. Tout le monde sait que le contre-pouvoir limite le pouvoir mais personne ne dit où devrait-il se situer, ce contre-pouvoir, dans le cadre du système politique et économique actuel. A l'intérieur sous forme de clans ? L'opposition, un contre-pouvoir ? L'opposition dans notre pays n'existe que pour justifier une certaine coloration démocratique, surtout que cette opposition, celle qui a un ancrage sociologique dans la même région, suscite des interrogations de la part de certains observateurs. Quand on parle de démocratie, on fait tous allusion aux deux partis politiques, le RCD et le FFS. Si ces partis sont démocrates par défaut, car on ne sait pas si ce sont des démocrates ou des moins autoritaristes, pourquoi uniquement ces deux partis alors que chacun d'eux ne reconnaît pas que l'autre est démocrate ? Que d'occasions ratées, passant leur temps à se discréditer mutuellement et laissant de côté de ce qu'ils auraient dû et pu faire ensemble. Un contre-pouvoir partisan ? Le pouvoir dort bien quand il entend dire que c'est l'opposition qui constituera son contre-pouvoir. Le commis de l'Etat pourrait, et peut-être même devrait, s'opposer à la réalisation de tout acte illégal car il est censé représenter l'Etat et non le pouvoir politique. Mais il y a un problème de confusion entre la politique et l'administration. Les ministres qui sont des politiques peuvent faire nommer leurs fidèles à des hauts postes de l'administration centrale. De telles nominations deviennent ainsi hautement politisées. Qui pourrait alors jouer le rôle de contre-pouvoir ? Il y en a qui pensent ainsi à l'armée.